Dialogue avec Amélie Le Renard
Propos recueillis par Claire Talon
Environ 30 000 Français vivent aux Émirats, où ils constituent la deuxième population de nationalité européenne derrière les Britanniques. En 2015, entre 15 000 et 20 000 étaient établis à Dubaï.
Cette cité-État du Golfe occupe une place particulière dans l’imaginaire hexagonal puisqu’elle attire une population migratoire en constante augmentation tout en alimentant des discours et des représentations culturalistes largement répandues, notamment parmi les expatriés eux-mêmes, souvent prompts à dénoncer la « superficialité » et le manque d’« authenticité » des interactions qui animent la ville. Cette vision est partagée par une part conséquente de la littérature en sciences sociales, qui envisage les villes du Golfe comme des scénarios futuristes ou, comme le souligne Amélie Le Renard, « à travers les prismes exceptionnalistes de l’État rentier et du wahhabisme » (…) qui ont pour point commun de situer les pays du Golfe dans une altérité absolue » (p.29).
L’originalité du travail d’Amélie Le Renard, fruit de trois séjours de recherche menés à Dubaï entre 2012 et 2015, au cours desquels elle a interviewé 98 personnes, est de s’attaquer aux clichés qui dominent les représentations culturelles françaises sur la ville de Dubaï, mais aussi de proposer une perspective sociologique originale sur les Occidentaux en migration à l’heure où la crise migratoire place au premier plan les migrations Sud-Nord et où les études sur le Golfe, largement centrées sur les populations dominées, ont contribué à « invisibiliser les positions des Occidentaux dans ces sociétés » (p.15). Dans un champ d’étude sur l’expatriation et les migrations des pays occidentaux qui s’intéresse principalement aux personnes blanches[1], le livre d’Amélie Le Renard présente aussi l’intérêt de se pencher sur les trajectoires des Français d’origine immigrée résidents à Dubaï, qui expérimentent dans cette ville, un rapport à la « race » différent de celui qui prévaut en France.
À rebours d’une image d’Épinal de l’expatriation comme dynamique multiculturaliste favorisant les transferts de compétences, l’auteur souligne que les Occidentaux en migration « ne sont pas de simples personnes de passage qui n’auraient aucune influence sur l’ordre social, mais qu’elles y occupent bel et bien des positions dominantes » (p. 26) et sont au cœur de la mise en œuvre du racisme structurel qui domine notamment le marché de l’emploi organisé autour d’un management par stéréotypes de race : « ce sont des organisations étrangères – des entreprises françaises par exemple qui, en utilisant les différences entre droits nationaux, produisent ce type de hiérarchie au sein de la société dubaïote » (p. 52)
Au travers de telles dynamiques de domination structurelle sur le marché du travail se façonne ainsi une « colonialité du savoir » construite sur l’image d’une expertise occidentale indissociable de la représentation de populations locales arriérées. Dans ce « regard impérial »[2] , la chercheuse questionne la construction d’une « Occidentalité hégémonique » pensée comme un mécanisme de distinction vis-à-vis du reste du monde : « À Dubaï, il s’agit, en tant qu’Occidental, de mettre en avant des valeurs distinctives et, finalement, une hégémonie pensée comme meilleure, plus juste et donc plus légitime que celle des autres » (p. 186).
Amélie Le Renard, Le privilège occidental. Travail, intimité et hiérarchies postcoloniales à Dubaï, Paris, Les Presses de Sciences Po, coll. « Monde et sociétés », 2019, 266 p.
Amélie Le Renard
Auteure
Amélie Le Renard est sociologue, chargée de recherche au CNRS (Centre Maurice Halbwachs). Avant Le privilège occidental. Travail, intimité et hiérarchies postcoloniales à Dubaï (Presses de Sciences Po, 2019), elle a publié Femmes et espaces publics en Arabie Saoudite (Dalloz, 2011) et A Society of Young Women. Opportunities of Place, Power and Reform in Saudi Arabia (Stanford University Press, 2014), deux livres fondés sur son enquête de thèse, menée à Riyad.
Ces représentations dominantes articulent un discours d’expertise à des images d’égalitarisme de genre et de classe qui différencient les résidents occidentaux des modèles de vie des locaux, présentés comme inégalitaires bien que l’expatriation elle-même implique un mode de vie familial fondé sur de nombreuses dominations familiales et patronales (en matière d’emploi des domestiques notamment). « En décrivant Dubaï comme inauthentique et matérialiste, ces personnes associent l’amour sincère à l’Occident » (p. 210) et posent l’Europe comme une « référence en matière de culture, d’histoire et d’authenticité, face à des Émirats trop modernes pour correspondre à leurs attentes orientalistes ». (p. 214).
Un livre dérangeant qui invite à s’interroger sur les liens entre expatriation et histoire coloniale.
Le « salaire de l’occidentalité » dont jouissent les Occidentaux de Dubaï, et qui leur permet de tirer les bénéfices de telles représentations de supériorité professionnelles et intimes, repose de ce fait sur la domination d’autres catégories de résidents. Amélie Le Renard montre ainsi comment la sécurisation de l’espace public, qui permet aux femmes occidentales de jouir d’une liberté de mouvement appréciable, n’est mise en œuvre qu’au prix d’un renforcement du « contrôle disciplinaire de certains hommes “altérisés” et “subalternisés” construits comme dangereux pour les femmes, notamment ceux qui travaillent dans le bâtiment » (p. 225) et de la limitation de mouvement de leur personnel domestique.
Un livre dérangeant qui invite à s’interroger sur les liens entre expatriation et histoire coloniale.
Entretien avec Amélie Le Renard
Vous montrez que les discours et les représentations critiques de Dubaï, qui stigmatisent son côté « artificiel », « bling » et inégalitaire participent eux-mêmes de mécanismes de domination. Vous les présentez comme des pratiques différentielles qui renforcent pleinement les hiérarchies qu’elles dénoncent en construisant une exceptionnalité occidentale, une « occidentalité hégémonique » sur laquelle est finalement fondé le marché du travail dans le Golfe. C’est troublant car cela suggère que même la prise de distance vis-à-vis d’un ordre inégalitaire, peut en fait procéder d’une même dynamique inégalitaire ?
Oui, cela ne relève pas de la stratégie, plutôt d’idées reçues sur le Golfe, extrêmement ancrées et difficiles à déconstruire. C’est pour cela que cela m’a pris à moi-même beaucoup de temps, finalement de prendre de la distance vis-à-vis de mes propres perceptions en tant que chercheuse. L’idée d’un côté bling bling et fake de Dubaï, je l’avais en tête depuis le début sans réaliser tout ce que cela dit en creux sur la perception de villes ou sociétés occidentales comme « vraies », « authentiques » et finalement supérieures. C’est pour cela qu’une approche en termes de « savoir situé », développée notamment par les études féministes postcoloniales, qui permet de questionner fortement le statut du chercheur et son regard, est précieuse.
Les approches réflexives qui interrogent les représentations même du chercheur semblent pourtant peu présentes dans la recherche en sciences sociales sur le monde arabe ?
Oui, en dehors des approches féministes et des études de genre y compris dans le monde arabe, c’est une perspective encore peu présente en France pour le moment. C’est une des difficultés de la recherche sur le Moyen-Orient, car les enjeux de politique étrangère sont tels, que beaucoup d’analyses médiatisées ne prennent pas assez de recul sur leur objet et la façon dont l’auteur le construit. Certains objets de recherche et de réflexion sont ceux désignés prioritaires par le Quai d’Orsay. Dans la recherche la plus visible, la position du chercheur est souvent peu réfléchie et les dynamiques de production du savoir sur le Moyen-Orient sont assez peu questionnées.
Peut-on dire que les résidents occidentaux jouent un rôle clé dans la production et la pérennisation des inégalités de race, de classe et de genre dans le Golfe ?
À Dubaï, oui tout à fait, c’est un des arguments de mon livre. Il s’agit notamment d’analyser le discours de l’outsider selon lequel ces personnes qualifient cet ordre social d’« injuste » tout en se voyant de manière tacite comme extérieures à cet ordre, alors que dans leur vie professionnelle, elles occupent des positions dominantes et opèrent elles-mêmes des différenciations de salaires sur la base de la nationalité. Elles participent donc très concrètement à la perpétuation de cet ordre : elles le dénoncent tout en le pratiquant, comme si cette participation ne comptait pas alors qu’elles constituent une minorité qui dispose d’un fort pouvoir décisionnel et de recrutement.
Les Émiriens ont historiquement été relégués au bas de l’échelle des tâches et cantonnés à l’emploi dans le secteur public : est-ce que l’arrivée de jeunes générations qualifiées sur le marché du travail à Dubaï change la donne de la domination occidentale sur le marché du travail ?
J’ai rencontré très peu d’Émiriens dans le secteur privé à Dubaï, la plupart travaillent dans des organisations publiques et semi-publiques (dans le domaine de l’urbanisme par exemple). Quand j’ai enquêté dans une banque à Riyad en Arabie Saoudite, certains jeunes salariés saoudiens que j’ai rencontrés avaient le sentiment que le marché du travail était contrôlé par des étrangers, et d’être exclus de certains postes et secteurs. Au cours des entretiens que j’ai mené avec des cadres français dans les banques, certains tenaient, de fait, des discours très méprisants sur les Saoudiens.
En quoi le « privilège occidental » que vous décrivez dans votre ouvrage est-il spécifique à la ville de Dubaï ?
À Dubaï, ce phénomène est façonné par des dynamiques globales : dans cette ville, les salaires reflètent des inégalités entre pays qui ne sont pas corrigées par un salaire minimum. Cela a pour conséquence que les différentiels de salaires vont de 1 à 50 entre un cadre supérieur occidental et une employée de maison sri-lankaise. Les écarts de salaires ne sont pas spécifiques à Dubaï, on les retrouve dans beaucoup d’autres villes globales, y compris dans celles dont le droit du travail est plus régulé (le fait de ne pas donner de papiers à certaines personnes crée forcément les conditions d’une exploitation). Mais à Dubaï, ces écarts sont exacerbés et institutionnalisés.
Les styles de vie adoptés par les titulaires de passeports occidentaux à Dubaï ont aussi beaucoup de points communs avec ceux qu’ils adoptent dans d’autres villes où ils sont une minorité. La spécificité de Dubaï ici, tient aux imaginaires que cette ville active : les stéréotypes sur les pays du Golfe bien que particulièrement caricaturaux sont relativement admis socialement.
La spécificité de Dubaï tient aux imaginaires que cette ville active : les stéréotypes sur les pays du Golfe bien que particulièrement caricaturaux sont relativement admis socialement.
Une autre spécificité de Dubaï, c’est que le monde du travail est régi par le passeport, or les élites qui possèdent un passeport occidental ne sont pas forcément blanches : il en résulte une forme d’inclusivité des classes supérieures de Dubaï. Pour les résidents français non-blancs, c’est quelque chose de nouveau. Cela interroge, en creux, l’association en France entre nationalité et blanchité dans les représentations et les imaginaires. À ce titre, Dubaï offre, sous certains aspects, des formes d’inclusivité qui sont importantes à souligner, même si elles s’accompagnent de certaines contraintes, et que parmi les Français par exemple, la plupart des postes les plus avantageux restent occupés par des hommes blancs.
Les classes supérieures expatriées et les résidents français d’origine plus modeste semblent communier à Dubaï dans une même satisfaction à avoir accès à un mode de vie privilégié ?
Certes, ils se retrouvent dans l’accès à un mode de vie privilégié, surtout au cours de la première et la deuxième année de leur installation, au cours desquelles ils vivent pleinement ce qu’ils appellent « l’expérience Dubaï » comme le plaisir d’adopter un style de vie de riche. Mais leurs discours sont assez différents. Le discours de supériorité occidentale est très présent dans mes entretiens avec les Français blancs aux conditions les plus privilégiées. Certaines personnes françaises non blanches originaires de milieux populaires, ont le sentiment d’avoir migré à Dubaï moins par choix que par contrainte, du fait des discriminations et d’autres difficultés rencontrées en France. Du coup, elles n’idéalisent pas le modèle social français, et voient certains avantages à Dubaï en comparaison, comme les très nombreux profils sociaux parmi les classes moyennes et supérieures, ou encore la tolérance autour des pratiques religieuses.
En quoi l’ « occidentalité » qui se construit à Dubaï sur des représentations d’expertise professionnelle et d’égalitarisme au sein du couple notamment, est-elle nouvelle par rapport aux idéologies coloniales classiques ?
L’idée de compétence supérieure des Occidentaux a été façonnée par des siècles d’histoire coloniale. Aujourd’hui de nombreux stéréotypes sur le Golfe partagés par les résidents français peuvent rappeler des tropes coloniaux, comme l’idée d’une terre vierge, où il n’y avait rien et où tout est à faire. Mais certains imaginaires sont propres à la configuration de Dubaï aujourd’hui, comme l’idée que les Occidentaux seraient plus égalitaristes que le reste du monde, sur le plan du genre mais aussi des relations professionnelles. Selon le discours de certaines personnes que j’ai rencontrées, quand les Émiriens emploient des domestiques, c’est de l’esclavage, mais quand eux-mêmes emploient des domestiques, il s’agit d’une relation caritative (p. 185). Un autre imaginaire propre à la situation contemporaine, c’est celui du faux, sans cesse projeté sur le Golfe aujourd’hui. Cet imaginaire révèle la croyance que les villes européennes seraient plus authentiques. Mais qu’est-ce qu’une ville « fausse » ? Cet imaginaire se décline aussi à travers les tropes de l’hypocrisie supposée des autorités (vis-à-vis de l’alcool par exemple), du consumérisme de Dubaï et de la superficialité des relations qui s’y nouent : ce manque d’authenticité est projeté sur l’ensemble des habitants de la ville.
En quoi les résidents français à Dubaï se distinguent-ils des résidents d’autres nationalités ?
Parmi les personnes blanches que j’ai rencontrées, le mot racisme est plus présent dans les discours des personnes états-uniennes par exemple, ce qui ne les empêche pas de croire en la supériorité des compétences occidentales, comme les Français. Les personnes françaises non blanches, bien qu’elles tiennent des propos ambivalents dans les entretiens, font souvent preuve d’une plus grande réflexivité sur le fait de se voir comme des privilégiées à Dubaï ; peut-être que le fait d’avoir vécu des formes de minoration en France en raison d’assignations que l’on a projetées sur elles avant de s’installer à Dubaï, favorise cette réflexivité : une personnes souligne par exemple son choc d’apprendre qu’elle était mieux payée que son supérieur hiérarchique, de nationalité indienne. Il ne faut donc pas homogénéiser les expériences des personnes de nationalité française.
Vous parlez d’« occidentalité », de « blanchité », de « françité », mais à aucun moment d’ « identité » : pourquoi cette notion ne vous paraît-elle pas pertinente pour envisager les reconfigurations à l’œuvre en termes de représentations des personnes interviewés ?
L’identité est un terme très critiqué en sociologie, au motif qu’il donne une vision figée d’un processus mouvant. En l’évitant, il s’agit donc de ne pas essentialiser les subjectivités. Mon travail vise d’abord à analyser les hiérarchies sociales, et les formes de subjectivités qu’elles façonnent. Je me suis notamment intéressée à la répartition inégale des salaires, et ai cherché à comprendre comment les personnes que j’ai rencontrées justifient le fait d’en bénéficier. Je m’intéresse aussi aux trajectoires, qui façonnent la manière dont on « habite » un statut privilégié – en l’occurrence celui de l’Occidental à Dubaï.
Or bénéficier d’avantages en tant que titulaire d’un passeport occidental fait réfléchir beaucoup de personnes à leur lien à leur pays. Par exemple, être enfin reconnu comme français pour des personnes qui, en France, sont renvoyées sans cesse à des « origines » étrangères est une expérience de migration singulière.
Que devient cette « occidentalité hégémonique » adoptée par les expatriés français, qui implique des représentations, des codes corporels et comportementaux, une fois l’expérience de migration terminée ? En quoi est-elle différente de celle qui prévaut dans les représentations hexagonales ?
Tout ce que je décris n’est pas fondamentalement différent des discours tenus en France sur l’Occident mais cela est exacerbé par le fait de vivre à Dubaï et de bénéficier d’avantages en raison de son passeport. Nous sommes socialisés pour croire à la supériorité occidentale. À cet égard, l’enquête sur les Français de Dubaï agit un peu comme un révélateur. Même si, bien sûr, elle dit aussi des choses sur la société de Dubaï, son marché du travail, ses sociabilités et normes de présentation de soi spécifiques.
Votre livre présente un aspect assez sombre de la mondialisation et du « multiculturalisme » dans un environnement dérégulé. Vous mettez notamment en avant l’érection de frontières affectives et interrelationnelles très fortes entre les ressortissants des diverses nationalités qui peuplent Dubaï, et qui « tendent à empêcher toute identification et toute solidarité entre des membres de groupes distincts » (p. 45). Sur le fonctionnement de la vie nocturne notamment, vous parlez d’une « altérisation des personnes renvoyées à une différence insurmontable » ?
Les inégalités de salaire et la segmentation de certaines professions par nationalités à Dubaï sont extrêmement fortes. Une personne que j’ai rencontrée mentionnait l’exemple des serveurs dans les cafés, avec lesquels elle pouvait sympathiser en France, mais pas à Dubaï. En France, beaucoup de personnes ont travaillé comme serveur à un moment donné de leur vie (ce qui n’exclut pas des hiérarchies entre elles et celles qui font ce travail de manière durable) : à Dubaï, il est impensable de travailler comme serveur avec un passeport occidental. Certains titulaires de passeports occidentaux se voient refuser des visas car le poste visé n’est pas assez haut dans la hiérarchie des emplois. La hiérarchisation des nationalités est structurelle, et c’est bien pour cela que les élites de la région mettent en place des stratégies pour obtenir un second passeport occidental, sans lequel elles n’accèdent pas à certains postes et niveaux de salaire.
Vous critiquez pourtant la tendance à voir en Dubaï un « stade » exacerbé du « capitalisme » comme y incitent notamment les travaux de Mike Davis[3]…
Les images exceptionnalistes de Dubaï occultent les dynamiques sociales qui façonnent cette ville. Beaucoup de résidents de Dubaï sans passeport émirien y vivent toute leur vie et développent des formes d’attachement et d’appartenance à la ville[4]. Ce sont surtout les résidents occidentaux qui projettent sur cette ville l’imaginaire du « faux ». Pourtant, les choix qui sont faits à Dubaï ressemblent à ceux de certaines villes américaines, le mode d’urbanisme n’est pas propre à cette région, c’est une société ancrée dans le présent, façonnée par les idéologies développementaliste et néolibérale. Pas une image anxiogène d’un futur dystopique. Ni les autoroutes, ni le consumérisme n’ont été inventés à Dubaï. L’invention des statuts migratoires et des hiérarchies entre nationaux et migrants est aussi une spécificité du monde contemporain, tout comme la rigidité des frontières, les passeports biométriques et les inégalités entre ceux-ci. Dubaï est façonnée par des dynamiques contemporaines qui y sont exacerbées, mais elle n’est pas une exception.
Notes :