Longtemps resté à la marge des sciences sociales, l’objet « police » s’impose aujourd’hui comme une clé d’entrée incontournable pour comprendre l’histoire et les dynamiques politiques du Moyen-Orient. La journée d’étude organisée par Leila Seurat (CAREP) et Eugénie Rébillard (IFPO), consacrée à ce thème, s’est tenue le 23 juin 2025 au CAREP Paris et a réuni chercheurs et chercheuses de différentes disciplines pour croiser les échelles, les périodes et les méthodes. De l’Iraq abbasside aux États contemporains, il s’agissait de questionner les pratiques policières, leurs héritages, leurs recompositions et leurs usages, afin de mieux saisir les liens entre ordre public, construction de l’État et rapports entre gouvernants et sociétés. En voici un bref compte rendu.
Introduction & Panel 1
Panel 2
Panel 3
Panel 4 & Conclusion
PANEL 1 : Polices abbassides
Eugénie Rébillard, IFPO : La police abbasside et ses archives à Bagdad (IIIe– IVe/IXe-Xe siècles)
Eugénie Rébillard analyse la shurṭa abbasside comme une institution structurée et hiérarchisée à Bagdad dès le IXe siècle. Son rôle s’élargit des centres urbains vers les campagnes en réponse aux révoltes, aux enjeux sécuritaires et fiscaux. Ce développement aboutit à une organisation territoriale policière qui se superpose aux découpages judiciaires et fiscaux, révélant l’imbrication entre coercition et fiscalité.
La bureaucratisation de la shurṭa produit une riche documentation écrite (jugements, plaintes, pétitions), bien que peu de documents aient survécu. Ce manque d’archives pousse à repenser la notion d’archive, en s’interrogeant sur les dynamiques de conservation, de destruction ou de circulation des documents, souvent gérés par les secrétaires de police.
Elle identifie la création de bureaux d’archives spécialisés (dīwān) sous le califat d’al-Muʿtaḍid (892-902), témoignant d’une volonté de centralisation administrative. Ces archives servaient à de nombreuses fonctions : contrôle d’identité, fiscalité, renseignement. Elle précise que son travail constitue une étude de cas localisée, sans visée de généralisation.
Pascal Buresi, CNRS : Afrique du Nord et Andalous
Pascal Buresi interroge la pertinence d’appliquer le modèle bagdadien de la shurṭa à d’autres contextes du monde islamique, notamment au Maghreb et en Andalousie. Dans ces régions, les formes de contrôle social et politique varient fortement d’une dynastie à l’autre, notamment du fait du poids des tribus dirigeantes. Contrairement à l’Orient abbasside, le contrôle des sociétés urbaines et rurales y repose davantage sur l’armée que sur une institution policière centralisée.
Il critique ensuite l’emploi du mot « police » pour désigner la shurṭa du IXe siècle, soulignant qu’il restreint le champ sémantique du mot arabe car cette institution était en réalité une fusion de fonctions judiciaires, religieuses et coercitives. Il propose plutôt d’utiliser la notion de « policing », plus souple et adaptée à la diversité des formes de contrôle dans l’Islam médiéval.
PANEL 2 : Polices ottomanes
Yavuz Aykan, Paris 1-Panthéon-Sorbonne : Le contrat dit « nezir » : un instrument proto-policier de maintien de l’ordre face aux révoltes urbaines dans l’Empire ottoman à l’époque moderne
L’exposé de Yavuz Aykan porte sur l’évolution du nezir, une forme de contrat qui connaît des transformations significatives à partir du XVIe siècle, dans l’objectif d’examiner la manière, donc certains acteurs et mécanismes déployés par l’Empire ottoman avant le XIXe siècle relèvent de formes de contrôle social et politique.
À l’origine, le nezir renvoie à un vœu religieux. Au cours du XVIe siècle, le terme est couramment employé pour désigner un contrat verbal entre individus. C’est à partir de la fin du XVIIe siècle qu’il prend la forme d’un contrat formel engageant une ou plusieurs personnes à adopter un comportement conforme à l’ordre établi, et à verser une somme en cas de manquement à cette obligation. Ainsi, le nezir participe à une forme de responsabilisation collective. De simple démarche spirituelle, il est progressivement devenu un véritable outil de contrôle social à la portée juridique et pénale réelle.
Il devient également un pont entre centre impérial et périphéries provinciales. Il est par exemple employé dans la ville d’Amid pour répondre à une mobilisation populaire. Cet instrument disparaît au XIXe siècle avec les réformes du Tanzimat, qui instaurent une centralisation juridique et un processus d’individualisation de la responsabilité juridique.
Noémi Lévy-Aksu, EHESS : Modèles policiers et dynamiques locales : la police d’Istanbul au tournant des XIXe et XXe siècles
Dans sa présentation, Noémi Lévy-Asku explore les questions du maintien de l’ordre et de l’ordre public à Istanbul entre les XIXe et XXe siècles. Le XIXe marque à échelle globale un tournant dans l’institutionnalisation des forces de police moderne, qui est incarné dans l’Empire ottoman par la dissolution des janissaires en 1826. Lévy-Asku met en lumière les tensions entre projets de centralisation policière et réalités locales, dans un contexte de réformes (Tanzimat, Jeunes Turcs) et de crises politiques. Si l’historiographie traditionnelle reste centrée sur l’État, elle propose une lecture attentive aux circulations transnationales des savoirs policiers (influences française et britannique) et aux acteurs multiples du maintien de l’ordre, au-delà de la seule institution policière.
Sous Abdülhamid II, la police devient un outil central de répression politique, mais aussi un acteur localement intégré. Lévy-Asku souligne alors la coexistence d’une police perçue comme oppressive et d’une police enracinée dans l’espace urbain. Elle insiste aussi sur les inégalités territoriales dans l’organisation policière (densité plus forte dans les quartiers non musulmans perçus comme “à risque”). Enfin, Lévy-Aksu rappelle que la police ne détient pas le monopole de l’ordre : notables, communautés et autres acteurs locaux participent aussi à la régulation sociale.
Özgür Türesay, EHESS : Modérateur
Özgür Türesay constate l’évolution de la notion de “nezir” passant d’un cadre religieux vers une conception juridique et ce jusqu’au déclin de son emploi à partir de ce qu’il appelle le “processus d’individualisation”. Il ouvre le débat autour des déclinaisons spatiales de la notion du nezir et si celles-ci s’appliquent uniquement aux populations musulmanes, est-ce que les sources historiques permettent de le dire ? Est-ce que la notion de nezir concerne des communautés dites “politiques” plutôt qu’ethniques ? Y a-t-il des pistes de réflexion autour des processus de collectes dans les provinces des revenus qui iraient au gouvernement central, comme une sorte d’impôt, d’iltizam avant le XIXe siècle ? Quid des effectifs de la police après le XIXe siècle et leur composition confessionnelle ?
PANEL 3 : Polices coloniales
Luca Nelson-Gabin, IREMAM : Une gendarmerie dangereuse ? Maintenir l’ordre et construire l’État dans les premières années du mandat français en Syrie (1920-1925)
Luca Nelson-Gabin a exploré les logiques ayant présidé à la mise en place et à l’évolution de la gendarmerie syrienne dans le contexte du mandat français. Alors que les autorités coloniales héritent d’une institution ottomane préexistante, elles la perçoivent très vite comme ambiguë, potentiellement subversive, car composée majoritairement de Syriens dont la loyauté ne saurait être garantie. La grande révolte syrienne de 1925 est un moment clé dans cette reconfiguration : une large partie de la gendarmerie locale fait alors défection, rejoignant ou soutenant l’insurrection.
En réaction, les autorités mandataires procèdent à une « épuration » drastique en réduisant les effectifs, en imposant des salaires dérisoires, et en encadrant le corps de métier par des officiers français peu nombreux. Toutefois, la gendarmerie conserve un rôle indispensable, en particulier dans les zones rurales où elle agit comme relais de l’administration coloniale, notamment dans le contrôle de l’impôt et des passeports.
Luca Nelson-Gabin nous éclaire ainsi autour du paradoxe du rôle de la gendarmerie : entre nécessité d’un outil local de coercition et peur de voir cet outil se retourner contre les intérêts du mandat, les autorités françaises échafaudent un modèle de sécurité à la fois pragmatique et méfiant. La gendarmerie syrienne apparaît ainsi comme une force utile mais politiquement risquée, révélatrice des limites du projet colonial.
Mehdi Sakatni, IREMAM : Policer le désert : le gouvernement des populations nomades dans la Syrie sous mandat français (1920-1946)
Mehdi Sakatni se concentre sur un espace qu’il qualifie de marginal : la badiya syrienne ; et sur une population jugée problématique : les nomades. Dans les discours et pratiques administratives du mandat, ces derniers sont perçus comme intrinsèquement dangereux en raison de leur mobilité, de leur non-inscription à l’état civil et de leur altérité culturelle. Cette perception aboutit à la mise en place d’un système de contrôle spécifique, articulé autour de deux institutions principales : le Contrôle Bédouin et les Compagnies Méharistes.
Le Contrôle Bédouin, à la fois organe de renseignement et relais administratif, repose sur la proximité avec les chefs tribaux pour recueillir des informations. Ce choix est dicté autant par l’héritage colonial – réminiscence des Bureaux arabes d’Algérie – que par la faiblesse des moyens alloués au mandat. Les Compagnies Méharistes, quant à elles, représentent le bras armé du mandat dans les espaces désertiques, combinant mobilité, connaissance du terrain et, plus tard, motorisation légère.
La logique de territorialisation est au cœur du dispositif puisqu’elle met en place une ligne administrative, distinguant la maʿmūra (zone cultivée) de la badiya (steppe) et sert à réguler les déplacements nomades et à contenir leur pouvoir perçu comme déstabilisateur. L’utilisation du droit coutumier pour juger les Bédouins est une autre modalité de cette gouvernance différenciée, avec des institutions comme la Commission des Nomades, qui introduisent l’emprisonnement dans un univers juridique qui l’ignorait jusque-là.
Alex Winder, CMES : Police coutumière et coloniale en Palestine
Alex Winder présente une étude sur le subtil chevauchement entre police coloniale britannique et justice coutumière dans la Palestine mandataire. À travers l’examen de journaux, rapports et archives policières, il démontre comment les forces coloniales naviguaient entre application de la loi pénale britannique et tolérance, voire incorporation, des pratiques tribales, notamment dans le sud bédouin du pays.
La police servait d’intermédiaire dans les processus de réconciliation communautaire (sulha), tout en utilisant le droit pénal à des fins coercitives. Alex Winder dévoile une ambivalence frappante dans les mécanismes employés par la police avec d’un côté, une reconnaissance tacite de l’efficacité des coutumes locales pour maintenir l’ordre et de l’autre, une instrumentalisation de la coutume pour justifier une non-intervention ou pour contenir les conflits.
Il a aussi souligné la manière dont certaines pratiques coloniales ont perduré après 1948 dans le cadre israélien, notamment dans les zones palestiniennes sous contrôle militaire. La coutume devient alors un outil de gouvernement à la fois reconnu et marginalisé, selon les besoins politiques du moment.
Clothilde Houot, Historienne : Forces armées locales, nationales et impériales en Irak et en Transjordanie (1914-1941)
Clothilde Houot analyse de manière comparative les forces armées en Irak et en Transjordanie durant la période mandataire britannique, en interrogeant la construction des États post-ottomans à travers la multiplicité des forces de sécurité locales. À la croisée du civil et du militaire, entre influences impériales et dynamiques nationales, ces forces apparaissent comme des instruments hybrides, révélant la complexité du maintien de l’ordre colonial.
Elle présente en particulier deux formations : les Levies irakiens et la Transjordan Frontier Force. Si les premiers sont composés majoritairement d’Assyriens chrétiens, parfois perçus comme collaborateurs, les seconds revendiquent une identité arabe, tout en intégrant d’anciens gendarmes syriens. Dans les deux cas, les logiques de recrutement révèlent une stratégie de « diviser pour mieux régner » soit en envoyant les soldats loin de leurs régions d’origine, soit en cooptant des membres de groupes rivaux.
À travers une analyse des sources coloniales et des archives orales, il est possible de mettre en lumière les circulations intra-impériales, les trajectoires individuelles et les jeux d’allégeance dans ces armées. Clothilde Houot insiste par ailleurs sur l’importance de réévaluer les archives militaires comme sources précieuses pour comprendre la structuration des pouvoirs locaux.
Nadine Méouchy, IFPO : Modératrice
Nadine Méouchy constate que les recherches ayant pour objet d’étude le rôle de la police dans la construction de l’ordre colonial notamment en Syrie, Palestine, Irak et Transjordanie imposent comme une évidence la nécessité d’un renouvellement de l’historiographie, encore en retrait en ce qui concerne les mandats français. En effet, elle souligne l’importance de l’analyse des pratiques policières dans l’éclaircissement des fondations de l’ordre colonial, des relations entre populations locales et autorités, et des continuités de ces structures bien au-delà de la période mandataire.
PANEL 4 : Polices arabes
Ilana Feldman, George Washington University : Interventions policières : sécurité et surveillance à Gaza sous l’administration égyptienne
Ilana Feldman étudie la présence policière à Gaza mise en place après 1948, par l’administration égyptienne dans le contexte de la nouvelle ligne d’armistice entre Gaza et Israël. Selon cet accord, les Palestiniens devaient rester éloignés de cette ligne, créant une sorte de zone neutre. Ces premières réunions ont constitué un moment fondateur dans l’établissement de la police à Gaza, perçue à la fois comme une force protectrice et répressive. La population était à la fois considérée comme une source de menace et comme un objet de protection, et la police comme garante de la sécurité mais aussi instrument de contrôle.
Elle fait le constat que l’Égypte se présentait comme défenseur des droits palestiniens, bien que cette position fût davantage symbolique qu’effective. Les années suivant la Nakba ont été marquées par une « ère d’or » pour Gaza : promotion de la ville en zone franche, développement de l’éducation, tout en renforçant l’appareil sécuritaire. La moitié de la population palestinienne était déplacée dans des camps de réfugiés à Gaza, l’autre moitié étant à l’extérieur.
Les réfugiés sont rapidement devenus la majorité à Gaza, générant inquiétudes et hostilités dans les premiers jours suivant la Nakba. Les mukhtars (chefs de quartier) avaient la responsabilité d’assurer la sécurité et la stabilité dans leurs zones. Le concept de « protection » a souvent servi de justification pour contrôler la population. L’après-1948 a ainsi été marqué par un environnement sécuritaire étendu, incluant des opérations souterraines de police et des interventions de prévention criminelle. La peur de la police était présente, mais elle n’empêchait pas les habitants de participer à des activités politiques.
Ilana Feldman se concentre ensuite sur la pratique du renseignement, par laquelle les habitants informaient la police pour ne pas paraître menaçants et comment celle-ci témoigne de la participation forcée de la population à ce dispositif de contrôle. L’expansion de l’appareil sécuritaire a créé un climat généralisé de suspicion et favorisé la possibilité d’interactions policières fréquentes, donnant naissance à ce que l’on peut appeler une « société de la sécurité ». Les habitants ont parfois mobilisé les techniques policières à d’autres fins, par exemple via de fausses dénonciations ou la transformation de conflits locaux en revendications politiques.
Leila Seurat, CAREP : Violence et confessionnalisme : que fait la police au Liban ?
Au Liban, la police est fortement fragmentée, notamment selon des lignes confessionnelles, ce qui influence directement ses pratiques de répression. Cette fragmentation engendre une distribution inégale de l’autorité et des interventions policières, avec des effets significatifs sur la sécurité et le contrôle social.
On distingue généralement deux types de pratiques policières : le hard policing, d’une part, orienté vers la répression stricte, et le soft policing, d’autre part, davantage centré sur la prévention et l’entretien de relations avec la population. Dans ce cadre, le community policing (COP) est défini par trois caractéristiques principales : une relation constante avec les habitants, une décentralisation de l’organisation policière et des missions orientées vers la prévention et la résolution de problèmes.
Deux interprétations coexistent concernant le community policing :
- Une approche permissive, cherchant à instaurer un dialogue et une police de proximité.
- Une approche répressive, inspirée par la doctrine de la « vitre cassée », qui met l’accent sur le contrôle strict des comportements pour maintenir l’ordre.
Si le COP peut symboliser une quête de bonne gouvernance et contribuer à l’instauration d’une police démocratique, certains chercheurs, comme Manning ou Klockars, considèrent qu’il s’agit avant tout d’un discours de légitimation de l’autorité policière. À Beyrouth, le community policing est fréquemment utilisé comme un outil de collecte de renseignements, permettant de surveiller et de contrôler les opposants à l’État, révélant ainsi son rôle ambivalent entre service communautaire et instrument de domination politique.
Fabien Jobard, CNRS/CESDIP : Modérateur
Fabien Jobard conclut en contredisant le postulat énoncé en introduction, selon lequel les sociologues de la police ne s’intéresseraient pas au monde arabe et musulman. Il prend pour exemple sa propre bande dessinée, Global Police (éditions Delcourt, 2023), où six pages sont consacrées aux pratiques politiques à Khartoum, au Soudan, à partir des travaux de thèse de Lucie Revilla. Il y décrit les patrouilles informelles s’arrogeant le droit de faire régner la « morale publique », ce qui interroge dès lors notre interprétation du policing.
En revanche, il reconnaît que les mondes arabes et musulmans demeurent en retrait des principales concentrations géographiques des sociologues de la police francophones, au profit d’analyses portant davantage sur les cartels en période de transition démocratique en Amérique latine, qui suscitent plus d’intérêt. Pourtant, l’étymologie du mot police, en arabe comme en français, rappelle l’universalité de la pratique policière et la circulation des hauts fonctionnaires de police autour de ces mémoires et de l’administration au fil des siècles.
En Europe, faire une préhistoire de la police – remontant au XVIIIe siècle – revient à faire une préhistoire du gouvernement libéral, avec l’impératif d’une bonne circulation de l’information à destination du peuple. En effet, les pouvoirs de police de l’époque distinguaient les fonctionnaires travaillant au service du peuple de ceux travaillant pour l’État, ce qui explique la faiblesse des moyens attribués aux premiers. En revanche, il convient de souligner l’importance du renseignement dans l’histoire de la pratique policière, pouvant être décrit comme une transaction entre l’État et la population locale.
De surcroît, Fabien Jobard invite les sociologues de la police à se remémorer l’hypothèse wébérienne du « monopole de la violence physique légitime » comme une exception eurocentrée, démentie par la réalité empirique, à en croire les interventions de chaque panéliste. Les polices, en tant qu’institutions, ont été des outils de pacification entre partis en conflit, à Gaza comme dans l’histoire de l’Europe, ou encore dans le cas de la police ottomane. Ainsi, la police apparaît, à l’issue de cette journée d’étude, comme un vecteur du droit et un moyen de régulation des sociétés.