Dans le cadre des Carrés du CAREP Paris, la rencontre avec la romancière Hyam Yared, modérée par Salam Kawakibi, a eu lieu le 22 février 2022 à 18h30 dans les locaux du CAREP Paris :
Implosions : lecture-débat
Un couple qui se défait, un pays qui se désagrège… deux histoires distinctes et pourtant liées par un même processus, celui de l’implosion. C’est l’histoire que raconte Hyam Yared dans son dernier roman éponyme. L’implosion, ce phénomène physique dans lequel un milieu solide, soumis à une pression externe, s’écrase violemment. L’implosion, c’est l’inverse de l’explosion, l’inverse de ce qui s’est passé le 4 août 2020 à dix-huit heures et sept minutes à Beyrouth. Une explosion d’une puissance proche de celle d’Hiroshima sème l’apocalypse. Tout est à terre. La thérapie et les règlements de comptes loufoques du couple aussi. La scène, irréelle et cocasse, draine avec elle les vieux traumas hérités d’un pays exsangue, lacéré par les crises économiques, migratoires, politiques. Dans un monde dévasté par la pandémie, où les rapports humains ont été asséchés par les nouvelles technologies, la création s’avère une consolation. À bras-le-corps, Hyam Yared nous offre un récit où se confondent jusqu’au vertige la déflagration de la vie urbaine et intime, le déchirement entre l’exil et la résignation, le Liban et la France, la loyauté et la fuite. Dans un style gorgé d’humour, elle nous transmet sa rage de vivre et nous offre un récit flamboyant sur le féminisme, la sexualité, la dinguerie de notre époque.
Hyam Yared
Hyam Yared est née en 1975 à Beyrouth où elle a étudié la sociologie à l’Université Saint Joseph. Elle écrit et publie depuis 2001. Dans ses œuvres romanesques, comme Tout est halluciné (Fayard, 2016), Nos longues années en tant que filles (Flammarion, 2020) et Implosions (Editions des Equateurs/Humensis, 2021), elle aborde la vie au Liban, la guerre, le poids des traditions, mais également les relations hommes/femmes et la violence des discriminations. Elle n’hésite pas à mettre en scène le corps comme une revendication à une sexualité libérée des conventions d’une société traditionnelle. Son œuvre lui a valu la décoration de Chevalier des arts et des lettres en 2013 après avoir été sélectionnée par le programme Beirut 39 du Hay Festival. Nommée docteure honoris causa par le Conservatoire Nationale des Arts et Métiers à Paris, en mai 2018, elle a également été titulaire de la chaire Albert Camus au sein de l’ImÉra à Marseille de février à juillet 2019.