Par Isabel Ruck
Responsable de la recherche et de la coordination scientifique au CAREP Paris.
L’aide n’a jamais été un transfert inconditionnel de ressources.
Teresa HAYTER, Aid as imperialism, 1971.
Introduction
Depuis la fin des années 1990, la promotion de la société civile est devenue le fer de lance de la politique des bailleurs de fonds au Moyen-Orient. Louée comme « moteur pour la démocratie » ou comme un « troisième secteur[1] » après l’État et le marché, la promotion de la société civile est clairement interprétée par ces derniers comme un progrès démocratique.
Les Nations unies ont depuis longtemps reconnu le rôle des organisations de la société civile dans la réalisation des objectifs du développement. Depuis le rapport du PNUD[2] sur le développement humain en 1992[3] et celui sur la « sécurité humaine[4] » deux ans plus tard, les organisations de la société civile sont considérées comme des acteurs cruciaux à mobiliser en ce sens. L’OCDE estime de plus que ces dernières ont un rôle majeur dans la lutte contre la corruption[5].
Paul Balta a déjà souligné la problématique de la notion de « société civile » dans son étude sur la Déclaration de Barcelone[6]. La notion renvoie en effet à une conception libérale de la société et de l’État qui sépare l’individu de ses allégeances communautaires. Elle se base sur un postulat fondamental selon lequel « la société civile est nécessairement une émanation de la société, ce qui est une garantie de son autonomie par rapport à l’État[7] ».
Dans le cas des sociétés arabo-musulmanes, l’idée d’une société civile politisée, indépendante de l’État et des allégeances communautaires fait son apparition dans les années 1980[8], importée d’Occident. La tension qui est née d’une nouvelle conception, entre un référentiel sociétal traditionnel dominé par les liens familiaux, tribaux ou communautaires et celui renvoyant à la modernité, se retrouve dans la traduction de la notion de « société civile » en langue arabe. Le terme peut en effet se traduire par mujtama’ ahli, qui se rapporte à la racine ahl (famille) et renvoie aux solidarités communautaires, soit par mujtama’ madani, qui vient de la racine madina (ville) et est donc lié à l’idée de citadinité et de citoyenneté[9]. Dans leurs usages, leurs significations changent en fonction des contextes nationaux. Amr Hamzawy note par exemple que la mujtama’ ahli désigne les mouvements islamiques en Égypte[10], alors que Karam Karam fait remarquer qu’elle renvoie davantage à la « société privée » dans le contexte libanais[11].
Selon la politologue Laura Ruiz de Elvira, la distinction entre les deux termes « mujtama’ ahli » et « mujtama’ madani » traduit en Syrie une position politique par rapport au régime. Selon cette dernière, « le terme madani est utilisé [en Syrie] aussi bien par les militants des droits de l’Homme que par les opposants au pouvoir, alors que le terme ahli est employé par les autorités et les acteurs sociaux ayant opté pour une démarche plus conciliatrice envers le pouvoir. Le choix est aussi lié à l’idée selon laquelle mujtama’ ahli serait un concept propre aux sociétés arabes, tenant compte de ses spécificités, alors que mujtama’ madani serait exogène, exporté par l’Occident[12] ».
Depuis 2011, la Syrie est devenue l’un des premiers bénéficiaires de l’aide. L’Union européenne a, à elle seule, mobilisé plus de 17 milliards d’euros dans cette crise[13]. Cette aide a d’abord consisté à soutenir les mouvements de la société civile en 2011, avant de devenir plutôt humanitaire dès 2012. Rapidement, les organisations de la société civile (ci-après OSC) ont endossé une double fonction, à savoir acteurs de la société civile et acteurs humanitaires délivrant une aide d’urgence dans les secteurs où l’État était défaillant. On entend donc par OSC des entités non-étatiques, à but non-lucratif, constituées par des personnes de la sphère sociale, distinctes de l’État et de l’économie de marché. Ces OSC comprennent notamment des associations locales (community-based organisation) et des organisations non-gouvernementales nationales (ONG).
En Syrie, presque toutes les OSC ont participé de près ou de loin à « l’aide d’urgence », autrement dit à ce qui ne devait être qu’une aide ponctuelle. Or, cela fait maintenant neuf ans (de 2012 à 2021) que cette aide perdure en Syrie[14]. La prolongation de l’aide humanitaire rend la distinction entre aide au développement et aide humanitaire de plus en plus obsolète[15], une observation qui n’est pas sans conséquences sur le terrain comme nous allons le voir dans cette étude. C’est pour des raisons de simplification et de cohérence que nous avons préféré l’appellation plus générale d’aide internationale dans le cadre de ce papier.
Comment cet afflux massif d’argent étranger a-t-il impacté la dynamique du conflit syrien ? Quel est l’impact de l’aide internationale sur les OSC syriennes opérant sur le terrain ? Comment l’aide internationale a-t-elle fait et défait les aspirations de ces dernières ? Quels problèmes soulève cette aide pour ces acteurs ?
Pour répondre à ces questions, notre analyse s’appuie entre autres sur une série d’entretiens menés tout au long de l’année 2020 avec une dizaine d’activistes et de responsables d’ONG syriennes, ainsi que des observations tirées d’un précédent travail de chargée de projet « Grands bailleurs de fonds » pour le compte d’une ONG française.
Comment la société civile est devenue le « dada » des politiques du développement
C’est à partir des années 1990 que la notion de « société civile » – présentée comme un acteur crucial dans l’effondrement du communisme et des transitions démocratiques des années 1980 et 1990[16] par des théoriciens libéraux – est devenue un élément essentiel des stratégies de coopération internationale. Nombre d’opérateurs du Nord comme du Sud (dits aussi « courtiers du développement[17] ») se sont alors affichés comme des « acteurs de la société civile[18] ». Depuis, le « renforcement des sociétés civiles » (civil society empowerment), pensé comme étant à la fois condition d’existence d’une démocratie libérale et indicateur du bon avancement du processus de démocratisation[19], est devenu le leitmotiv des politiques de développement.
Dans une telle perspective, la société civile est définie comme :
Le domaine de la vie sociale organisée qui est ouverte, volontaire, auto-génératrice, au moins partiellement autosuffisante, autonome de l’État, et liée par un ordre juridique ou un ensemble de règles partagées… [et qui] implique des citoyens agissant collectivement dans une sphère publique pour exprimer leurs intérêts, passions, préférences et idées, échanger des informations, pour atteindre des objectifs collectifs, pour faire des demandes à l’État, améliorer la structure et le fonctionnement de ce dernier et responsabiliser les fonctionnaires[20].
Plusieurs auteurs ont étudié ce que cette vision de la société civile[21], qui prédomine dans les institutions internationales, y compris chez les bailleurs de fonds multilatéraux, doit au référentiel socio-historique occidental et à la pensée néolibérale [22] dans lesquels elle s’inscrit.
Depuis le début des années 1990, l’agenda de la « bonne gouvernance », imposé comme objectif majeur de la nouvelle politique de développement ayant suivi le consensus de Washington[23], a ainsi placé la notion de société civile au cœur d’initiatives visant à la fois à bâtir des institutions démocratiques favorisant une plus grande participation politique et à soutenir l’émergence d’économies de marché plus compétitives. L’appui au développement des organisations non gouvernementales par des bailleurs internationaux, tels que la Banque mondiale, a constitué le fer de lance de ces stratégies[24].
La « société civile[25] » : nouveau fer de lance des politiques de développement à partir de 1990
La Banque mondiale affirmera d’ailleurs en 1990[26] que les sociétés civiles sont plus efficaces que les institutions publiques pour fournir des services aux plus démunis. Elle transformera son « Unité d’appui aux Organisations non-gouvernementales » en « Unité d’appui aux Organisations non-gouvernementales et à la société civile[27] » pour bien marquer l’importance nouvellement accordée à cette dernière dans leurs programmes de développement.
Dans ces programmes, le mot d’ordre était désormais « civil society empowerment ». Une notion en réalité assez vide, dont le mérite consiste essentiellement à donner aux acteurs du développement (bailleurs et bénéficiaires) l’impression de se comprendre tout en signifiant pour tout un chacun des objets et des réalités sociales différents. Un autre mérite de cette expression est d’esquiver les rapports de dépendance et de domination noués sous couvert de « soutien » ainsi que l’orientation politique que peut avoir cette aide[28]. Zimmerman parle ainsi de l’empowerment comme une forme de « soft influence » permettant d’orienter les valeurs des acteurs et organisations de la société civile locale en suggérant – parfois via les programmes des donateurs – des objectifs et des stratégies pour arriver à un changement[29], y compris un changement de régime. La définition des « organisations de la société civile » donnée par le Centre pour la démocratie et la gouvernance de l’USAID est à ce titre éloquente puisqu’elles y sont présentées comme des Non-state organizations which can act as a catalyst for democratic reform (« Organisations non-gouvernementales pouvant agir comme catalyseurs pour la réforme démocratique[30] »).
Les actions menées au titre de l’empowerment sont très diverses. Elles peuvent aller du simple renforcement de capacités organisationnelles et managériales d’une association à un soutien psychologique et familial. Mais elles ont en commun d’imposer – via des programmes de développement – la vision des priorités qui est celle des bailleurs. Les organisations de la société civile sont souvent assujetties à une politique de développement prédéterminée. La politiste italienne Annalisa Furia, qui définit l’aide internationale aux sociétés civiles comme une « donation » au sens bourdieusien, rappelle ainsi qu’elle « se rapporte aux relations de pouvoir, aux hiérarchies économiques et à la logique de domination[31] » : elle est créatrice d’obligations (comme le respect de l’agenda politique du donateur) et d’une domination légitime, pour paraphraser Bourdieu[32].
Foley et Edwards, décrivent quant à eux un certain « opportunisme opérationnel[33] » dans le comportement des bailleurs. Ces derniers prétendent ainsi offrir une marche de manœuvre aux organisations de la société civile alors que la survie de celles-ci dépend de leur bon vouloir, lui-même soumis à des variations en fonction des changements du contexte géopolitique.
Le 11 septembre 2001 : un tournant dans les politiques du « civil society empowerment »
L’année 2001 constitue incontestablement un tournant dans les politiques d’aide internationale. Les attaques du 11 Septembre eurent en effet des répercussions considérables sur la manière dont les bailleurs de fonds percevaient les sociétés civiles du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). La popularisation du concept de « guerre contre le terrorisme » a véhiculé des schémas interprétatifs qui ont influencé les politiques de développement. Deux approches des bailleurs vis-à-vis des organisations de la société civile se dégagent clairement après 2001.
Une première approche, que nous appellerons l’approche du proxy, envisage les OSC comme un maillon à mobiliser dans la lutte contre le terrorisme et la réforme démocratique. Cette stratégie était liée à l’idée répandue dans les cercles décisionnels américains selon laquelle le terrorisme était essentiellement une affaire de pauvreté et de manque d’éducation. L’influence de ce discours est perceptible dans le changement des politiques des bailleurs dans la période post-2001. Ainsi, la Banque mondiale, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le Bureau américain pour l’assistance étrangère (Foreign Assistance Office) ont commencé à miser sur la « réduction de la pauvreté » et « l’accès à l’éducation » comme stratégies de soutien à la société civile dès la fin de l’année 2001. Les exemples irakien et afghan fournissent des mises en application concrètes de ce discours devenu politique. En 2004, les États-Unis ont envoyé à eux seuls plus de 18,6 milliards de dollars en Irak[34]. L’aide internationale a enregistré une hausse de 16,5 milliards de dollars américains entre 2001 et 2005[35], dont plus de la moitié a été allouée à ces deux pays et à leurs « sociétés civiles » pour la « lutte contre le terrorisme ».
Une deuxième approche, davantage dictée par des intérêts sécuritaires et économiques, envisage la société civile comme un danger potentiel que seul le maintien d’un régime autoritaire peut effectivement contenir. Cette stratégie a été mise en œuvre en Égypte et en Libye, où l’aide internationale et américaine a plutôt été utilisée pour favoriser le maintien du dirigeant politique au pouvoir [36].
Les politiques de l’« empowerment » au moment des Printemps arabes
Le Printemps arabe a exposé au grand jour ces deux approches des bailleurs vis-à-vis des sociétés civiles arabes. Un simple regard jeté au budget alloué par les États-Unis au cours de la première année et demie après les soulèvements s’avère très instructif à cet égard. Seulement 2,2 milliards de dollars d’aide ont été envoyés pour soutenir les sociétés civiles dans les pays touchés. Toutes proportions gardées, rappelons que les États-Unis avaient engagé 128 milliards de dollars au cours des quatre années du plan Marshall en Europe après la Seconde Guerre mondiale[37].
Pour ce qui est de de l’Union Européenne (UE), le bilan n’est guère meilleur. La nature de la promotion de la démocratie par l’UE au Moyen-Orient et en Afrique du Nord n’a pas été véritablement remise en cause par les soulèvements arabes, bien que l’UE ait mis en place un certain nombre d’instruments[38] visant à soutenir les sociétés civiles dans des situations de transition et de conflits. Bruxelles a opté pour un soutien conditionnel aux transitions politiques (démocratisation) et économiques (économie du marché[39]), prouvant par-là que les politiques de soutien de l’UE ne répondent pas seulement aux situations des sociétés civiles dans les pays bénéficiaires, mais surtout aux dynamiques internes des institutions européennes. Ce constat a conduit certains analystes, à l’instar de Benoît Challand, à souligner la continuité structurelle de la politique d’aide de l’UE dans le cas des Printemps arabes, une politique qu’il qualifie de business as usual[40]. L’inertie bureaucratique[41] qui règne dans les différentes institutions de l’UE, la rigidité (path dépendance[42]) et un certain tropisme autour de la notion de « société civile » sont autant de facteurs qui contribuent à faire passer les bailleurs internationaux à côté de certaines réalités du terrain. L’approche européenne des sociétés civiles dans le monde arabe n’a ainsi pas beaucoup évolué depuis la Déclaration de Barcelone de 1995, dans laquelle les États européens ont reconnu la société civile comme un « élément essentiel » dans le dispositif de coopération[43] (notamment culturelle), sans toutefois préciser la direction et la forme que devait prendre cette coopération.
Bien qu’une partie de l’aide internationale ait permis de soutenir les mouvements contestataires et révolutionnaires dans le monde arabe, soit sur le plan logistique et/ou dans le soutien organisationnel, on peut s’interroger sur la légitimité du principe du « civil society empowerment », ce discours devenu hégémonique au sein des institutions donatrices, et se demander si l’aide internationale est réellement la meilleure option pour appuyer et/ou consolider des sociétés civiles émergentes dans le monde arabe et ailleurs.
Si la littérature sur l’aide internationale est abondante[44], peu de chercheurs ont analysé les conséquences de cette aide sur les OSC dans le monde arabe[45]. Le politologue et professeur jordanien de l’Université de SOAS à Londres, Adam Hanieh, a signalé dès le début du Printemps arabe que l’aide internationale risquait d’être un frein au développement socio-politique des sociétés arabes, car elle repose sur des stratégies néolibérales classiques qui répondent avant tout à des logiques de marché[46]. Bien que l’analyse de Hanieh puisse paraître trop simpliste car systémique, il n’en reste pas moins que ses conclusions se vérifient largement auprès des OSC sur le terrain.
Après avoir tenté de dresser en introduction les grandes lignes socio-historiques de l’aide internationale, nous nous tournons dès à présent vers l’étude du cas syrien. Ce dernier est aujourd’hui le plus symptomatique des problèmes qui entourent l’aide internationale, et plus particulièrement le « civil society empowerment ».
Notes :
[1] Amitai ETZIONI, “The third sector and domestic missions”, in: Public Administration Review, 1973, pp. 314- 323. Voir aussi : Theodore LEVITT, The third sector: New tactics for a responsive society. New York, Macon Press, 1973.
[2] Programme des Nations unies pour le Développement, PNUD.
[3] PNUD, Rapport Mondial sur le développement humain. Paris, Economica, 1992.
[4] PNUD, Human Development Report. New York: Oxford University Press, 1994.
[5] OCDE, Support to Civil Society: Emerging evaluation lessons, evaluation insights, n° 8, International NGO Training and Research Center, UK, 2013, <https://www.oecd.org/dac/evaluation/Evaluation%20Insight%20Civil%20Society%20FINAL%20for%20print%20and%20WEB%2020131004.pdf > (consulté le 18/12/2020)
[6] Voir notamment, Paul BALTA, « Dialogue culturel et société civile dans le processus de Barcelone », in : Jean-Robert HENRY et Gérard GROC (dir.), Politiques méditerranéennes entre logiques étatiques et espace civile : une réflexion franco-allemande. Paris, Karthala, 2000, pp. 223-230.
[7] Jude HOWELL, “In their Own Image: Donor Assistance to Civil Society” in: Lusotopie, n° 9, 1er semestre 2002, pp. 117-130, p. 120. Voir aussi, Anonymous, “The post Washington consensus development”, in: UKEssays, November 2018, <https://www.ukessays.com/essays/international-studies/the-post-washington-consensus-development.php?vref=1> (consulté le 15/08/2020).
[8] Paul BALTA, art. cit. ; Voir aussi : Hamid EL AMOURI, « Les sociétés civiles au Maghreb ou le bon usage de la modernité », in : Eurorient, n° 1, septembre 1997.
[9] Elisabeth LONGUENESSE, « La société civile syrienne face à la crise humanitaire », in : Grotius International, 2 juin 2015, < https://grotius.fr/la-societe-civile-syrienne-face-a-la-crise-humanitaire/#.XwQ03SgzbZs> (consulté le 07/07/2020).
[10] Amr HAMZAWY, Civil Society in the Middle East. Berlin, Hans Schiller Verlag, 2003.
[11] Karam KARAM, Le Mouvement civil au Liban : revendications, protestations et mobilisations associatives dans l’après-guerre. Paris/Aix en Provence, Karthala/IREMAM, 2006.
[12] Laura RUIZ DE ELVIRA CARRASCAL, « L’État syrien de Bachar al-Assad à l’épreuve des ONG », in : Maghreb-Machrek n° 203, Paris, ESKA, 2010.
[13] European Civil Protection and Humanitarian Aid Operations, Syria Fact Sheet, <https://ec.europa.eu/echo/where/middle-east/syria_en> (consulté le 24/06/2020).
[14] Pour tracer les flux de l’aide humanitaire vers la Syrie durant cette période, se référer au Financial Tracking Service de l’UNOCHA, <https://fts.unocha.org/countries/218/summary/2020> (consulté le 12/08/2020).
[15] Marie-Dominique PERROT, « L’humanitaire et le développement en quête de continuité », in : L’Homme et la société, n° 129, 1998, pp. 17-28. Voir aussi, Jean Pierre OLIVIER DE SARDAN, « Aide humanitaire ou aide au développement ? La famine de 2005 au Niger », in : Ethnologie française, 2011, vol. 41, pp.415-429.
[16] Samuel P. HUNTINGTON, The Third Wave. Democratization in the Late Twentieth Century. Norman, University of Oklahoma, 1992.
[17] Thomas BIERSCHENK et al., Courtiers en développement : Les villages africains en quête de projets. Paris/Mayance, Karthala/APAD, 2000.
[18] Gautier PIROTTE, « La notion de société civile dans les politiques et pratiques du développement », in : Revue de la régulation, Vol. 7, Printemps 2010.
[19] Larry DIAMOND, The Democratic Revolution: Struggles for Freedom and Pluralism in the Developing World. New York, Freedom House, 1991.
[20] Traduction auteur. Citation originale : “The realm of organized social life that is open, voluntary, self-generating, at least partially self-supporting, autonomous from the state, and bound by a legal order or set of shared rules… [and which] involves citizens acting collectively in a public sphere to express their interests, passions, preferences, and ideas, to exchange information, to achieve collective goals, to make demands on the state, to improve the structure and functioning of the state, and to hold state officials accountable”. Extrait de Larry DIAMOND, Developing Democracy: Toward Consolidation. Baltimore, Johns Hopkins University, 1999, p. 221.
[21] Pour une approche philosophique de la notion, voir : David LEWIS, “Civil Society in Non-Western Contexts: Reflections on the Usefulness of a Concept”, Civil Society Working Paper, 13, 2001, <http://eprints.lse.ac.uk/29052/1/CSWP13_web.pdf> (consulté le 13/08/2020).
[22] Voir : Michel OFFERLE, La société civile en question. Paris, La Documentation française, 2003. Voir aussi : John EHRENBERG, Civil Society : The Critical History of an Idea. New York, New York University Press, 1999.
[23] Pour une étude sur les politiques de développement du post-Washington consensus, voir : Joseph STIGLITZ, “More Instruments and Broader Goals: Moving Toward the Post-Washington Consensus”, in: Ha-Joon Chang, Joseph Stiglitz, World Bank: the rebel within, 1st ed. New York, Anthem, 2001, pp. 17-56.
[24] David LEWIS, “Civil Society in Non-Western Contexts: Reflections on the Usefulness of a Concept”, Civil Society Working Paper, 13, 2001, <http://eprints.lse.ac.uk/29052/1/CSWP13_web.pdf> (consulté le 13/08/2020).
[25] Michael WALZER, “The Civil Society Argument” in: Chantal MOUFFE (ed.), Dimensions of Radical Democracy: Pluralism, Citizenship, Community. London, Verso, 1992, pp. 89-107.
[26] Jude HOWELL, “In their Own Image: Donor Assistance to Civil Society” in: Lusotopie, n° 9, 1er semestre 2002, pp. 117-130.
[27] Jude HOWELL, “In their Own Image: Donor Assistance to Civil Society” in: Lusotopie, n° 9, 1er semestre 2002, pp. 117-130, p. 120. Voir aussi, Anonymous, “The post Washington consensus development”, in: UKEssays, November 2018, <https://www.ukessays.com/essays/international-studies/the-post-washington-consensus-development.php?vref=1> (consulté le 15/08/2020).
[28] Tomohisa HATTORI, “Reconceptualizing Foreign Aid”, in: Review of International Political Economy, Vol. 8, Issue 4, 2001, pp.633-660.
[29] Entretien avec Mutasem SYOUFI, 14 octobre 2020. Dans cet entretien, M. Syoufi relate notamment son expérience personnelle avec des projets de l’Union Européenne. Voir également : Marc A. ZIMMERMAN, « Empowerment Theory: psychological, organizational and community levels of analysis” in: R. JULIAN & S. EDWARDS (eds.), Handbook of community psychology. New York, Kluwer/Plenum Publishers, 2000.
[30] Jude HOWELL, art.cit., p. 124.
[31] Annalisa FURIA, The Foreign Aid Regime: Gift-Giving, States and Global Dis/Order. London, Palgrave Pivot, 2015.
[32] Pierre BOURDIEU, Méditations pascaliennes. Paris, Seuil, 1997.
[33] Michael FOLEY and Bob EDAWARDS, “The Paradox of Civil Society”, in: Journal of Democracy, Vol. 7, n° 3, 1996, pp. 38-53, <http://www.hcs.harvard.edu/summercamp/wp-content/uploads/2012/08/The-Paradox-of-Civil-Society.pdf> (consulté le 13/08/2020).
[34] Ngaire WOODS, “Shifting Politics of foreign aid”, in: International Affairs, Vol. 81, n° 2, 2005, pp. 393-409, <https://www.chathamhouse.org/publications/ia/archive/view/159045/inta_457.pdf> (consulté le 23/06/2020).
[35] Gilles CARBONNIER, « L’aide du développement une fois de plus sous le feu de la critique », in : Revue internationale de politique de développement, 2010, n° 1, pp. 141-148, p. 144.
[36] Voir: Shadi HAMID, “Islamism, the Arab Spring and the Failure of America’s Do-Nothing Policy in the Middle East”, in: The Atlantic, 9 October 2015, <https://www.theatlantic.com/international/archive/2015/10/middle-east-egypt-us-policy/409537/> (consulté le 24/04/2020).
[37] Ibid. Voir aussi Shadi HAMID, Temptations of Power: Islamists and Illiberal Democracy in a New Middle East. Oxford, Oxford University Press, 2015.
[38] Comme l’Instrument pour la stabilité ou encore la Politique européenne de voisinage (PEV).
[39] Beata PARAGI, Foreign Aid in the Middle East: In search of Peace and Democracy. London, I.B. Tauris, 2019, p. 123.
[40] Benoît CHALLAND, “Revisiting Aid in the Arab Middle East”, in: Mediterranean Politics, Vol. 19, n° 3, 2014, pp.281-298; Voir aussi : Michelle PACE, “The Politics of Foreign Aid in the Arab World: The Impact of the Arab Spring”, LSE Blogs, <https://blogs.lse.ac.uk/mec/2015/03/20/the-politics-of-foreign-aid-in-the-arab-world-the-impact-of-the-arab-uprisings/> (consulté le 24/04/2020).
[41] Au sein de l’UE il existe une différence entre l’institution qui décide de l’aide et l’institution qui l’attribue.
[42] « La notion de path dependence ou dépendance au chemin emprunté s’est développée en science politique au cours des années 1990, pour souligner le poids des choix effectués dans le passé et celui des institutions politiques sur les décisions présentes. Cette notion est centrale pour les approches néo-institutionnalistes historiques qui cherchent à rendre compte de la continuité des trajectoires des politiques publiques. » cité dans Bruno PALIER, « Path Dependence (Dépendance au chemin emprunté) », in : Dictionnaire des Politiques publiques. Paris, Presses de Sciences Po, 2010, pp. 411-419, p. 411.
[43] Paul BALTA, « Gros Plan – Les enjeux de la Conférence de Barcelone », in : Annuaire de l’Afrique du Nord, Tome XXXIV, 1995, <http://aan.mmsh.univ-aix.fr/Pdf/AAN-1995-34_15.pdf> (consulté le 11/08/2020).
[44] Voir notamment l’ouvrage de Gilbert RIST, The History of Development: From Western Origins to Global Faith. London, Zed Books, 2014. Gilbert Rist caractérise l’aide internationale (pour le développement) comme une sorte de « religion moderne », une foi à laquelle les gens s’accrochent, un terme « fétichiste ». Selon lui, le développement est un projet occidental intéressé qui vise à trouver de nouveaux marchés pour les produits et technologies occidentales.
[45] Sur les consequences néfastes de cette politique, voir : Adam HANIEH, “Egypt’s Orderly Transition : International Aid and the Rush to Structural Adjustment”, in: B. Haddad, R. Bsheer & Z. Abu-Rish (eds.), The Dawn of the Arab Uprisings: End of an old order?, London, Pluto Press, 2011. Voir encore: Steve HEYDEMANN, “Embracing the Change, Accepting the Challenge? Western Response to the Arab Spring”, in: R. ALCARO & M. HAUBRICH-SECO (eds.), Re-thinking Western Policies in Light of the Arab Uprising. Rome, Nuova Cultura, 2012. Voir encore : J.-P. CASSARINO, “Reversing the Hierarchy of Priorities in EU-Mediterranean Relations”, in: J. PETERS (ed.), The European Union and the Arab Spring. Lanham, Lexington Books, 2012.
[46] Adam HANIEH, “‘Egypt’s ‘Orderly Transition’? International Aid and the Rush to Structural Adjustment”, in: Jadaliyya – Ezine, 2011, traduction de l’auteur, <https://www.jadaliyya.com/Details/24041/Egypt%60s-‘Orderly-Transition’-International-Aid-and-the-Rush-to-Structural-Adjustment> (consulté le 21/05/2020).