Par Julien Théron
À l’aube des élections européennes, le continent est saisi d’un intérêt particulier pour un scrutin dont la participation est pourtant historiquement faible. Il n’y a toutefois rien d’étonnant à cela, car depuis quelques années, le Vieux Continent est caractérisé par une montée en puissance de sujets transétatiques qui unifient autant la politique européenne qu’ils transforment la structure des forces en présence.
L’apparition de sujets politiques européens
En 2015, trois sujets vont émerger, et faire émerger un véritable débat politique européen impliquant les populations et non uniquement les cercles politiques, institutionnels et académiques. Ce phénomène nouveau s’est imposé à des scènes politiques stato-nationales jusque-là restées passablement cloisonnées, à l’exception d’événements spécifiques, spontanés, soudains et limités dans le temps, comme la chute du mur de Berlin en 1989, l’opposition, en 2003, à l’invasion américaine de l’Irak ou encore la mise en bière franco-néerlandaise du Traité établissant une Constitution pour l’Europe, en 2004-2005.
Le premier sujet est la crise grecque. Les politiques économiques trompeuses qu’Athènes avait menées secrètement ont suscité des inquiétudes au sein de la population européenne, et donc un traitement médiatique et politique conséquent dans la plupart des pays européens. Au-delà de cette question, les Européens se sont amplement interrogés sur la notion de la solidarité au sein de l’UE, comprenant ou non que laisser couler la Grèce ou l’exclure aurait un coût économique et politique plus important que de l’aider à restructurer ses finances publiques, ce qui a induit par extension de vifs débats – également répandus sur tout le continent — sur le coût social d’une telle restructuration.
Le deuxième sujet est celui du terrorisme. Les attentats de Charlie Hebdo à Paris, puis ceux intervenus aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Allemagne ont provoqué de vives réactions de solidarité avec les victimes, mais aussi un certain nombre de polémiques sur des sujets connexes : efficacité de la lutte antiterroriste, politique étrangère, opérations militaires extérieures, restriction des libertés au nom de la sécurité, retrait de la nationalité, questions identitaires ou encore communautarisme.
Enfin, le troisième sujet a été les migrations, mêlant pêle-mêle la protection internationale (réfugiés) et l’immigration (migrants économiques). Ce sujet a été profondément houleux, du fait d’implications historiques, économiques, légales, politiques ou identitaires qui ont irrité et divisé les sociétés entre partisans de l’ouverture et ceux de la fermeture.
Par la suite, le Brexit s’est inscrit dans une vague – limitée, mais très publicisée – d’autres revendications d’« exit » (Nexit, Frexit ou Dexit). La question d’un « Grexit » s’était d’ailleurs posée, mais concernant uniquement l’eurozone. Par ailleurs, l’idée d’une suspension ou d’une exclusion de la Grèce provenait alors de canaux institutionnels voulant limiter les dégâts dans l’intérêt de l’eurozone elle-même. Un accord sur un processus de restructuration économiquement exigeant et socialement coûteux ayant été trouvé avec Athènes, c’est bien le Brexit qui a provoqué une onde de choc au sein de l’UE, servant à la fois de précédent et de contre-exemple aux autres Européens.
Julien Théron
Chercheur associé au CAREP Paris
Analyste du Moyen-Orient, Julien Théron a travaillé pour des institutions nationales, européennes et internationales, pour des think tanks, ainsi qu’auprès de personnalités et mouvements politiques français et moyen-orientaux. Diplômé en sciences, économie, sciences politiques et docteur en philosophie politique, il a enseigné aux universités Saint Joseph de Beyrouth, Versailles-Saint Quentin, Paris Nanterre, Paris 2 Panthéon-Assas et, depuis 2017, à Sciences Po Paris. Spécialisé en policy-making avec une approche régionale et prospective de la géopolitique moyen-orientale, ses principaux thèmes de recherche sont les rapports entre identité, idéologie et stratégie, la gouvernance, l’identification des sources conflictuelles, la structuration multiscalaire et l’interconnexion des conflits, les mutations des pratiques de belligérance, les groupes armés non étatiques et leurs rapports avec les États, ainsi que les processus locaux, régionaux et internationaux de règlement de conflits. Ses analyses peuvent être suivies sur Facebook et Twitter.
La trame de fond qui traverse ces différents sujets est assez clairement discernable. Il s’agit de la définition de l’échelonnage de la gouvernance en Europe, et plus spécifiquement du rôle de l’UE sur cette échelle. Rien d’étonnant donc que les débats se focalisent sur cette question, déjà fort présente depuis le référendum de Maastricht, renforcée dans les années 2000, puis devenue un thème fondamental et largement instrumentalisé au sein des débats politiques nationaux depuis 2015.
Récupération et manipulation des débats par les populistes
Crise grecque, terrorisme, migration et Brexit ont été des thèmes largement récupérés et manipulés par les forces politiques populistes europhobes, capitalisant parfois sur les fragilités, erreurs et bilans mitigés des gouvernants démocrates.
De la crise grecque ont été dénoncées de façon spécieuse à la fois une supposée incurie du système institutionnel européen qui ferait plonger les pays si l’un d’entre eux était en difficulté – ce qui est l’inverse de ce qui s’est produit, à savoir une réaction de cohésion européenne – et une domination prédatrice de l’Allemagne sur les pays économiquement moins puissants, ce qui relève du fantasme historiciste.
Des attaques terroristes a été tiré un discours de fermeture à deux niveaux. D’abord, le monde a été dépeint comme un lieu incroyablement dangereux, et dont le danger est exclusivement exogène à l’Europe, alors que même si certains terroristes djihadistes ayant frappé l’Europe de 2015 à 2018 étaient effectivement étrangers, d’autres étaient citoyens des pays touchés, comme ceux ayant attaqué Charlie Hebdo. La leçon prônée par les populistes, faisant fi de toute la complexe réalité du monde, est que l’environnement entourant l’Europe serait sauvage et dangereux, un mythe colonialiste à la peau dure. Par ailleurs, la solution qu’ils ont défendue a été de refermer les frontières intra-européennes afin de se protéger, ignorant ou feignant d’ignorer que le danger existe à l’intérieur des frontières, que le meilleur outil de lutte antiterroriste n’est pas une frontière, mais le renseignement et la coopération ou encore que l’Union européenne a drastiquement renforcé ses mécanismes de contrôle frontalier dans le cadre de Frontex.
Les migrations, ensuite, sujet de prédilection de l’extrême droite, ont été reliées à la question du terrorisme. Si certains éléments sont allés en ce sens (utilisation de la route des Balkans par Abaoud, un des responsables des attentats du 13 novembre 2015, attaques par des demandeurs d’asile), assimiler l’ensemble des migrants à des terroristes relève d’une fabrique islamophobe de boucs émissaires qui contredit non seulement les valeurs européennes, mais aussi le droit international.
Enfin, présentée comme l’unique et l’ultime solution, le retour à une politique nationaliste s’est renforcé à l’occasion du Brexit, épisode conséquent du retour des nationalismes dans le monde, des États-Unis à la Turquie, de la Chine au Japon, de l’Inde au Brésil. Pour l’Europe toutefois, le nationalisme a une signification historique particulière, et des conséquences significatives sur le système de gouvernance mis en place depuis 1952. La réponse à toutes les questions politiques est, pour les populistes europhobes d’extrême droite, mais aussi d’extrême gauche, la sortie d’un système européen jugé inepte et trop compliqué, pour revenir à un échelon national, horizon jugé définitif de la gouvernance qui s’imposerait historiquement, quitte à faire fi de toutes les réalités historiques.
Vu d’extrême droite, le fantasme d’un identitarisme nationaliste immanent induit la restauration de frontières, présentant la destruction ou l’épuration de l’édifice institutionnel européen comme une « Europe des nations », remâché du XIXe et du XXe siècles dont le fond idéologique, les mécanismes de coopération, les contours institutionnels ne sont strictement jamais explicités.
Vu d’extrême gauche, la construction européenne serait ontologiquement néolibérale, et donc le « système » institutionnel serait à détruire dans son entièreté. L’alternative présentée est un concept également flou, nommée « Europe des peuples », et qui consisterait, selon les chapelles, en une solidarité transétatique localiste ou imposerait, au contraire, de retrouver l’État comme creuset du socialisme national et du centralisme décisionnel, que les harangues érigent contre cette indistincte « Bruxelles », suppôt supposé des banques et des lobbies opérant dans l’ombre. C’est dans cette seconde branche que l’on retrouve une mixité de positionnement europhobe avec l’extrême droite.
Les partis populistes européens évoluent. Ils s’adaptent, se diversifient et se développent au gré des circonstances politiques. Ils existent dans certains cas depuis des décennies, sinon sous leur forme actuelle, en tout cas dans leurs fondations idéologiques. Toutefois, l’instrumentalisation de ces nouveaux débats et, paradoxalement, l’apparition d’une vraie scène politique européenne transétatique leur ont permis de profiter d’un mouvement général sur le continent et de s’imposer comme des faiseurs d’opinions, celles-ci se diffusant ensuite dans l’ensemble du prisme politique.
Populistes contre libéraux, transformation de la donne politique européenne ?
Les solutions simplistes prônées par les partisans de la destruction de l’Union européenne et le retour aux frontières nationales ont en effet eu des conséquences importantes. Les succès électoraux des populistes, agitant des explications fallacieuses et des solutions floues auprès de populations inquiètes, ont intéressé ce que l’on nomme les « partis de gouvernement ».
Toujours en recherche d’adhésion dans l’opinion, ils ont scruté attentivement cette évolution des sociétés, désirant aussi renouveler des logiciels idéologiques qui s’effilochaient et briser l’effet démobilisateur de la convergence de leurs gouvernances économique. Il leur restait certes la question de la redistribution sociale et les questions de sociétés pour maintenir une dialectique politique, mais ces deux thèmes ont nourri la critique sociale de l’extrême gauche et renforcé le discours identitaire de l’extrême droite.
Suivant cette méthode poussive et simpliste qu’est le populisme, les partis europhobes ont manipulé les sujets de fond qu’ont pu engendrer la Grèce, le terrorisme, les migrations ou le Brexit pour en faire des débats cadenassés sur le protectionnisme socioéconomique, le souverainisme institutionnel ainsi que l’identitarisme national (et parfois régional).
Le populisme touche la grande majorité des États membres de l’Union européenne, y compris les pays les plus démocratiques et transparents – à savoir les pays scandinaves – preuve que ce phénomène ne provient pas nécessairement des difficultés des pays européens, mais bien d’une manipulation catastrophiste et souvent complotiste des thèmes politiques. Pour des raisons électorales, mais aussi parfois pour ne pas laisser ces manipulations sans réponse, les partis traditionnels se sont positionnés sur ces thèmes et, ce faisant, les ont légitimés.
Quatre stratégies politiques compatibles les unes avec les autres et largement contre-productives ont été adoptées par ces « partis de gouvernement », majoritairement de droite, mais pas seulement.
- Leurs positionnements antipopulistes ont manqué de clarté et/ou d’adhésion populaire, et ils se sont effondrés électoralement, disparaissant parfois quasiment du paysage politique.[1]
- Ils se sont divisés en interne, rendant toute direction stratégique impotente, provoquant parfois le départ de certains membres.[2]
- Ils ont adopté ces thèmes, mais n’ont pas réussi à capitaliser les succès électoraux escomptés, apparaissant comme de vagues copies idéologiques, écartelées entre de nouvelles positions populistes et leurs racines favorables à la construction européenne.[3]
- Ils ont adopté une stratégie d’alliance, légitimant les populistes et leur permettant d’accéder au pouvoir, ce qui a fragilisé nécessairement leurs fondations idéologiques.[4]
Quelques dérogations à ces scenarii doivent toutefois être mentionnées. Tout d’abord, deux partis ont en effet accompli une transition idéologique vers le populisme électoralement réussie : le Fidesz hongrois et le PiS polonais. Leur tendance monopolistique a ensuite assez efficacement ostracisé les voix discordantes.
Ensuite, un certain nombre de partis de gouvernement se sont tenus à l’écart du phénomène, soit du fait de leur stratégie, soit de circonstances politiques historiques limitant l’influence du populisme europhobe (Croatie, Espagne, Irlande).
Enfin, les stratégies de partis peuvent être influencées par les modes de scrutin. Dans des modes de scrutin majoritaire (Royaume-Uni et France), ce sont les deux premiers scenarii qui ont tendance à s’imposer, dans le but de capter l’électorat sans s’allier pour autant aux partis populistes, ce qui présenterait un intérêt limité, voire contre-productif. En revanche, dans les régimes parlementaires à mode de scrutin proportionnel (20 États membres sur les 28), certains partis sont logiquement plus enclins à considérer – et donc éventuellement à accepter – une alliance de gouvernement avec des partis populistes. Bien que plus proches du scrutin proportionnel par leur représentativité, les États disposant de scrutins mixtes sont relativement divisés entre les deux situations : la première pour l’Allemagne[5] et la Hongrie[6], la seconde pour l’Italie ; la Lituanie, Malte et l’Irlande se tenant un peu plus à l’écart du phénomène.
Alors que partis populistes de droite et de gauche se retrouvent sur les revendications anti-UE, à l’opposé du prisme politique, à savoir au centre, ce sont les partis libéraux qui défendent le plus l’Union européenne, bien que la plupart d’entre eux promeuvent plus ou moins une dynamique de réforme afin de défendre mieux les intérêts des citoyens européens. Cette réforme apparaît à la fois comme nécessaire du fait de l’appétence relative de ces derniers pour les institutions européennes, mais permet aussi aux partis libéraux de se positionner en critique de la gouvernance européenne afin de s’attirer les votes des citoyens eurosceptiques.
Le positionnement de ces partis libéraux, partagé par les franges centristes des partis de gauche et de droite, est de considérer que la sortie de l’Union européenne est contraire aux intérêts des États membres et de leurs citoyens, du fait de la garantie de paix, de stabilité, de démocratie représentative, d’État de droit fondé sur le partage des pouvoirs et de respect des droits de l’homme qu’apporte l’UE, mais aussi de levier macroéconomique, de puissance commerciale ou de sécurité collective. Certains libéraux ne sont toutefois pas toujours imperméables au populisme, tentés ici de camoufler un bilan peu glorieux, s’attirant là les grâces d’une catégorie d’électeurs spécifiques, ou bien encore se sauvant d’une mauvaise passe médiatique en lançant des propos intentionnellement polémiques.
Ainsi, dans un mouvement d’ensemble, la politique en Europe apparaît désormais passer d’un schéma structurant socioéconomique et sociétal droite-gauche qui incluait dans chaque bord des rapports relativement variés à l’Union européenne, à un schéma populistes europhobes-libéraux europhiles qui inclut dans chaque bord des rapports relativement variés sur les sujets socioéconomiques et sociétaux. Les centristes défendent une position libérale sur la politique socioéconomique et les questions de société. Les populistes d’extrême droite adoptent différemment des accents sociaux ou libéraux, mais toujours un conservatisme identitariste xénophobe. Quant aux populistes d’extrême gauche, ils appellent toujours à une politique sociale, mais ils sont divisés entre identitaires et universalistes sur les questions de société.
La structure même de la politique en Europe s’est unifiée et transformée idéologiquement, et il y a là un paradoxe : malgré les critiques acerbes contre l’Union européenne, les partis europhobes des différents États membres ont amplement participé à l’alignement politique des différents pays du continent et à la construction d’un vrai débat politique européen. Ils en ont d’ailleurs conscience et tentent désormais par plusieurs initiatives – dont la principale suit un nexus italo-hongrois entre la Ligue et le Fidesz – de profiter de leurs alignements idéologiques pour accomplir leur conquête du continent, notamment au sein même des institutions européennes qu’ils ont ouvertement l’intention de détruire de l’intérieur.
Quelle que soit l’étendue des résultats des partis populistes lors du prochain scrutin, ceux-ci sont assurés de progresser, si ce n’était dans les urnes, malgré leur montée en puissance, au moins dans les idées et dans la transformation structurelle des scènes politiques. En imposant leurs thèmes de prédilection sur les scènes nationales comme à l’échelon européen, les populistes influent en effet sur les phénomènes politiques en simplifiant et en exacerbant les discours, ce qui polarise les sociétés. De plus, par l’exercice direct du pouvoir ou par l’influence de leurs idées auprès des partis au pouvoir, ils enregistrent en Europe certains succès en matière de politiques publiques : réformes restrictives de la démocratie, pratiques contraires à l’État de droit, violations des droits de l’homme, politique étrangère favorable aux pouvoirs forts, souverainisme économique, restauration des frontières internes à l’espace Schengen ou encore politiques migratoires restrictives et non coordonnées.
Cette évolution de l’Europe a des conséquences majeures pour le continent, mais aussi pour ses voisins. La relation aux pays arabes, par exemple, à leurs modes de gouvernance ainsi qu’à leurs sociétés se transforme. Alors qu’en Algérie et au Soudan, une nouvelle vague de révolte démocratique apparaît, la situation a largement évolué depuis les premières révolutions arabes. Le rapport aux régimes dictatoriaux s’est assoupli sous l’effet de la priorisation sécuritaire – ce dont ne manquent pas de jouer les autocrates –, l’attention médiatique est moindre, le soutien aux mouvements démocratiques s’est affaibli, l’indifférence au sort des populations arabes a progressé et parfois l’animosité à leur encontre s’est développée, et la fermeture migratoire de l’Europe s’est accrue.
L’Europe reste un creuset de démocratie et de liberté, mais le processus historique qui est à l’œuvre chamboule profondément le continent, remettant en cause ses valeurs fondamentales et ses pratiques politiques, influant également sur l’évolution de ses voisins et, au-delà, sur la transformation funeste de l’ordre international.
Notes
[1] Parti socialiste (PS), Magyar Szocialista Párt (MSzP).
[2] Christlich Demokratische Union-Christlich-Soziale Union (CDU-CSU), Labour, Tories, Les Républicains (LR).
[3] Les Républicains (LR), Smer-Sociálna demokracia (SMER-SD).
[4] Forza Italia avec Alleanza Nazionale (AN) et Lega Nord (LN), l’Österreichische Volksparte (ÖVP) avec le Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ), Sverigedemokraterna (SD) et Venstre avec le Dansk Folkeparti (DF), ou encore potentiellement Keskerakond avec Isamaa et Eesti Konservatiivne Rahvaerakond (EKRE).
[5] Bien que constituant des gouvernements de coalition à l’instar des pays à scrutin proportionnel, l’Allemagne a résisté à une alliance avec les populistes d’extrême droite, d’une part parce que ceux-ci sont récents (Pegida, Alternative für Deutschland – AfD), et d’autre part pour des raisons de culture politique historique maintenant une barrière encore infranchissable pour le parti conservateur.
[6] Le traditionalisme culturel, le positionnement anti-migrants et la politique souverainiste du Fidesz au pouvoir indique une inspiration des idées du parti d’extrême-droite Jobbik, qui avait marqué le pays lors des événements antigouvernementaux de 2006, habilement récupérées par Viktor Orban qui a manœuvré sur cette ligne depuis lors.