Par Salam Kawakibi
Directeur du CAREP Paris
Les premiers mois du règne de Bachar al-Assad furent accueillis avec l’espoir d’une réforme générale de la Syrie, et de son appareil sécuritaire en particulier. Ce désir de transformation, que partageaient la communauté internationale et la population syrienne, s’évanouit à la suite de l’assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. Aujourd’hui, il paraît impensable d’aborder la question de la réforme de la sécurité dans un pays où les forces sécuritaires restent le fondement même du pouvoir[1], et où neuf ans de conflit armé ont conduit à une militarisation vertigineuse de la Syrie. Dans un contexte où les rebelles qui se rendent aux forces du régime seront bientôt réarmés et renvoyés au combat aux côtés des forces loyalistes, un tel débat est, moins que jamais, à l’ordre du jour.
Ce n’est pas la « réforme » des forces syriennes mise en œuvre par la Russie afin de lutter contre la corruption – concrétisée en 2016 par la création d’une cinquième brigade au sein de l’armée, entièrement supervisée par les Russes[2] – qui viendra contredire ce constat malheureux. La gestion de l’appareil sécuritaire relève actuellement en Syrie du domaine d’influence de l’Iran, et le fait qu’il soit corrompu, répressif et mal organisé, satisfait aux exigences de ses mentors.
« Sécuritocratie »
Quand il prend la tête du gouvernement à la faveur d’un coup d’État militaire en 1970, Hafez al-Assad est conscient du danger que représente l’armée dans un pays qui a connu des dizaines de coups d’États depuis son indépendance en 1945. Il entame un processus minutieux visant à affaiblir l’institution militaire et à renforcer un système de sécurité complexe et parallèle. À cette fin, il va jusqu’à transformer le seul parti au pouvoir, Al Ba’th, en une bureaucratie sécuritaire, les forces de sécurité devenant alors les maîtres du jeu. Malgré cela, la confiance du régime dans ses propres services n’est pas totale. Cela le conduit à disperser les dossiers, par thèmes, entre plusieurs services qui ne se coordonnent jamais entre eux et s’espionnent les uns les autres. Outre la police, structurellement affaiblie, les autres services de sécurité peuvent donc jouer son rôle, en le doublant ou le remplaçant comme ils l’entendent.
Une fois n’est pas coutume, une histoire personnelle illustre à merveille les ressorts de la doctrine sécuritaire syrienne, mise en place par le régime du père Assad.
Entre 2000 et 2006, j’ai dirigé une institution scientifique française à Alep. Cette période correspond aux premières années de pouvoir du jeune président Bachar al-Assad, qui avait été chaleureusement accueilli par l’Occident et présenté par ses médias comme un réformateur. À l’occasion des conférences que j’organisais sur place, il y avait toujours un ou plusieurs agents de sécurité parmi le public. À cette époque, les relations étaient au beau fixe entre Jacques Chirac et Bachar al-Assad, successeur de son père à la présidence de la République. Le directeur général de mon institut, un Français venu pour l’occasion de Damas, s’offusqua de la présence de cet agent et décida qu’il devait partir ; cherchant sans doute, en bon orientaliste qui s’ignore, à mettre à profit ses bonnes relations avec les hauts responsables de la Sécurité. Il m’invita donc à demander à cet agent de quitter les lieux, faute de quoi il appellerait son ami, le général X, pour le sanctionner. En effet, le général X avait la charge de la plus haute institution de sécurité du pays (en théorie) : le Bureau de la sécurité nationale. J’ai hésité car je ne pensais pas la chose nécessaire, mais j’ai quand même exécuté les ordres de ma hiérarchie. M’adressant très « correctement » à l’agent, je lui expliquai que mon chef venait de Damas et l’invitai à quitter les lieux, ajoutant qu’il était un grand ami du général X et qu’il était dans son intérêt de répondre positivement à cette demande, au risque d’encourir des sanctions. L’homme me regarda très calmement avec un sourire cynique, et m’adressa ces quelques mots qui sont pour moi emblématiques de la véritable doctrine sécuritaire avec laquelle les Assad ont pu gouverner le pays depuis 1970 : « Avec tout le respect que je vous dois, vous pouvez dire à votre patron qu’il aille se faire voir, lui et son général ! » Contemplant la sidération qui se lisait sur mon visage à ces mots, il continua : « Mon supérieur direct est mon seul Dieu et maître. Si le président de la République lui-même venait à me demander la même chose, je lui cracherais au visage. » Cette anecdote étonnante en dit long sur la pérennité d’un tel régime. L’agent ne reçoit d’ordres que de son supérieur direct. Par conséquent, même si le directeur de son département lui ordonnait de faire autre chose, il refuserait d’y donner suite et ne serait pas puni pour cela. Lorsque mon interlocuteur mentionnait le président, il n’exagérait pas vraiment. Si le président avait entendu cette histoire, il aurait été très heureux et rassuré que les choses soient ainsi à leur place. De cette façon, il n’y a pas de danger de conspiration. L’arbre de commandement est fragmenté, l’anarchie strictement organisée.
Prolifération sécuritaire
Après neuf années de guerre contre les civils, dire que la situation sécuritaire est fortement contrôlée par le gouvernement central est un malentendu dramatique, en contradiction avec la réalité. De fait, les différents services de sécurité n’ont pas réussi à contenir les manifestations et les mouvements de protestation. Pour ce faire, les autorités ont dû armer des criminels libérés à la faveur d’une amnistie éclair, et des jeunes membres de groupes paramilitaires autofinancés par des vols, des enlèvements et des prises d’otages.
La militarisation de la société suit un développement à la fois vertical et horizontal, marqué par la multiplication des milices paramilitaires. Dans les trois régions dont se compose, de facto, la Syrie actuelle (celle contrôlée par le pouvoir et ses protecteurs internationaux, celle contrôlée par les forces kurdes et leurs protecteurs occidentaux et celle contrôlée par les rebelles, les djihadistes et leurs alliés respectifs) la situation est la suivante.
A – Dans les zones contrôlées par le régime :
– Les milices locales ont obtenu une certaine autorité pour maintenir la sécurité locale, en plus de leurs tâches militaires.
– Elles peuvent développer leurs missions sécuritaires et militaires en quittant leur localité pour établir un réseau national avec une direction centrale.
– Ces milices ont tendance à s’institutionnaliser et à se transformer en structures permanentes.
– Cette situation est renforcée par l’activation des bras armés au sein de partis politiques loyaux comme Al Ba’th et le Parti national syrien, les transformant en une force de sécurité liée au pouvoir central par des intérêts communs.
– Ces entités sont responsables d’innombrables violations envers l’État et les citoyens.
On peut ainsi affirmer, malgré la victoire autoproclamée du régime de Damas et de ses alliés russes et iraniens, que le contrôle national sur le terrain, s’il existe, est du ressort des forces locales non étatiques, et que la « sécuritocratie » syrienne dépend de ses protecteurs extérieurs.
B – Dans les zones qui échappent au contrôle du gouvernement :
Au début du conflit, la zone rebelle était gérée par les conseils locaux. Cependant, avec le développement des groupes armés de différentes obédiences, il a été décidé de confier la sécurité aux forces militaires. Les conseils locaux ont préféré se concentrer sur le secteur des services civils et humanitaires et éviter tout affrontement éventuel avec les rebelles. Les raisons les plus probables de cette décision sont les suivantes :
– Les attaques du régime qui ont conduit à la destruction des structures.
– Le rôle accru des forces armées affiliées à l’opposition.
– L’émergence de forces de police formées par des policiers ayant fait défection.
De manière générale, les différentes formations de l’opposition syrienne ont échoué dans leur mission. L’opposition a donc été soumise à des manipulations étrangères, régionales et internationales en raison d’une faiblesse structurelle due à son histoire et à son développement en marge d’une puissance qui impose la terreur depuis des décennies. En l’absence d’un projet consensuel, d’un leader charismatique et d’un réel soutien de la part de leurs « amis[3] », les différents dirigeants de ces formations ont négligé les questions les plus importantes. La guerre des egos leur a été fatale. Elle les a empêchés de trouver un terrain d’entente pour accorder leurs visions politiques et imaginer la Syrie de demain. Les fossés idéologiques hérités du passé ont déformé les pratiques politiques et limité les espaces d’expression démocratiques au sein des partis d’opposition eux-mêmes. Le régime syrien, qui pendant des décennies a manipulé plusieurs formations politiques libanaises et palestiniennes, a su facilement répandre le doute, la méfiance et le conflit au sein même de l’opposition syrienne. Lors du passage au conflit armé fin 2011, l’opposition politique syrienne s’est montrée incapable de superviser le nouvel organe militaire. Cette faiblesse, souhaitée par certains, a laissé la porte ouverte à toutes les influences et interférences étrangères possibles. Afin d’établir leur pouvoir, les différents chefs de mouvements ont fait appel à un soutien extérieur, acceptaient d’être manipulés par des forces régionales pour lesquelles la liberté, la dignité et la sécurité des Syriens n’avaient pas d’importance.
C – Dans la zone contrôlée par les forces kurdes :
La sécurité est nettement plus organisée dans cette zone contrôlée par le Parti des travailleurs kurdes (PKK), réputé pour ses structures de sécurité qui impliquent aussi des forces arabes locales. Cependant, le contrôle exercé par les forces de sécurité va bien au-delà de celui de forces de police ordinaires. Fonctionnant sur un mode totalitaire, toute expression de la pensée est elle aussi sous contrôle dans le but de « protéger la société des idées destructrices ». Dans les faits, ces forces coordonnent souvent leur action avec les différents services de sécurité du régime. Les autorités locales du PKK s’en défendent toutefois en attribuant cela au réalisme politique et à la nécessité pratique.
Gestion sécuritaire de la crise sanitaire
Ces derniers mois, le rôle de l’armée et des services de sécurité a encore été omniprésent pour contrôler la pandémie.
Toutes les statistiques, informations et déclarations officielles sur les cas de Covid-19 en Syrie (où le nombre exact de personnes touchées par le virus est inconnu[4]) doivent être estampillées du sceau des services de sécurité. La présence d’agents des différentes branches a été renforcée dans les hôpitaux.
L’opacité règne tandis que des sources non officielles font état d’une recrudescence de la pandémie, notamment à cause du faitque les médecins sont contraints de parler d’autres pathologies dans leurs rapports. Bien qu’un confinement progressif de la population ait été décrété début mars[5], les responsables syriens ont refusé d’admettre que le virus était présent en Syrie. Le ministre de la Santé a même déclaré[6] le 10 mars : « l’armée syrienne a purifié les territoires de plusieurs types de virus, notamment celui du terrorisme. Nous leur faisons donc confiance pour nous protéger à nouveau. » Les chiffres officiels font état de rares cas détectés, et de quelques décès tout au plus[7]. Aucun chiffre n’est communiqué sur les centres de détention, où les ONG des droits de l’Homme estiment le nombre de détenus à plus de 100 000 dans des conditions sanitaires déplorables. Dans la région d’Idlib, hors du contrôle de l’État syrien, aucun cas n’a été enregistré jusqu’à début août, bien que les médecins sur place craignent une explosion de la contagion[8].
La propagande déployée par l’appareil sécuritaire syrien fonctionne à plein régime : tous les cas signalés par les autorités sont attribués à des Syriens de l’étranger, notamment des pays du Golfe.
Plusieurs centaines de Syriens bloqués à l’étranger ont ainsi été rapatriés par des vols spéciaux et enfermés dans des bâtisses insalubres dans des circonstances lamentables. Les réseaux sociaux ont diffusé des images de ces lieux, dont le bâtiment 20 de la cité universitaire de Damas. Les images montrent un délabrement généralisé, une saleté phénoménale et un manque de respect des distances physiques là où des dizaines d’êtres humains sont entassés dans des dortoirs.
Pourtant, la situation est, de jour en jour, de plus en plus dramatique pour les Syriens. Après des années de guerre et de destruction massive des infrastructures du secteur de la santé[9], l’OMS estime que le pays ne compte plus que 58 hôpitaux sur les 111 qui fonctionnaient au début de la guerre. L’OCHA estime que 70 % de la profession médicale a quitté la Syrie, trouvant souvent refuge en Europe.
Dans un contexte d’effondrement économique[10], le confinement a un effet décuplé pour les pauvres, ce qui est le cas des 83 % de Syriens vivant en dessous du seuil de pauvreté. Avec une économie largement informelle, dépourvue de tout système d’assurance sociale ou d’indemnisation, l’impact du confinement est catastrophique pour une grande partie de la population.
Pour justifier la débâcle économique et sanitaire, le régime n’a de cesse de dénoncer les sanctions imposées par la communauté internationale, bien que celles-ci n’affectent en rien l’ensemble des produits sanitaires. Médecins affidés au régime se relaient sur les chaînes d’information internationales pour réclamer la levée des sanctions économiques internationales afin de permettre au régime de mieux s’équiper pour faire face au virus, faisant mine d’ignorer que ces sanctions ne couvrent pas le secteur de la santé[11].
Pour absorber le mécontentement populaire face à la crise économique aggravée par le confinement, Bachar a-Assad a limogé le premier ministre Imad Khamis le 11 juin afin de le remplacer par son ministre de l’irrigation Hasan Arnous. Un geste qui ne sert qu’à faire illusion quand on sait que le Cabinet des ministres n’a aucun pouvoir et que les ministres ne sont que des administrateurs… des services de sécurité[12].
Pour la deuxième fois, en raison de la pandémie, le gouvernement a décidé de reporter les élections législatives au 19 juillet, après les avoir déjà reportées du 13 avril au 20 mai. Comme prévu, les élections se sont déroulées sous étroite surveillance et avec une participation minimale. Les princes de guerre ont été nommés députés par les services de sécurité. Les chefs de milice et trafiquants de drogue également. Aucun, parmi ceux ayant directement subi la guerre pendant des décennies, n’a été élu.
Là encore, ces élections n’ont aucune portée, conformément à la logique de la « sécuritocratie ». Les membres de cette assemblée sont nommés par le parti au pouvoir avec l’approbation des différents services de sécurité. La loyauté et le niveau de corruption personnelle sont les meilleurs critères de sélection. Enfin, le Parlement ne légifère que sur les lois qui lui sont soumises par le président de la République. Ses membres les approuvent simplement à l’unanimité.
Volonté politique
Au regard des éléments ci-dessus, une véritable réforme du secteur de la sécurité en Syrie nécessiterait :
– Une nouvelle doctrine sécuritaire qui mette l’accent sur la sécurité des citoyens et leur prospérité, le maintien de l’ordre et la préservation des droits des citoyens, en limitant au maximum toute ingérence dans la vie privée et quotidienne des Syriens.
– Un renforcement du contrôle civil des services avec un budget transparent et un contrôle parlementaire des dépenses.
– Le départ de toutes les forces étrangères, qu’elles soient militaires ou paramilitaires.
– Une volonté internationale d’appui au processus dans ses aspects les plus profonds et pas seulement de soutenir, comme c’est le cas ailleurs dans la région, la réforme « technique » de la police.
– Le désarmement et le démantèlement des milices locales.
Mais comment envisager aujourd’hui une telle réforme de l’appareil sécuritaire syrien tant que les acteurs régionaux et internationaux ne se sont pas engagés à trouver une solution politique au conflit ? Pour certaines démocraties occidentales, comme la France, c’est la stratégie inverse qui est à l’ordre du jour dans la région : il s’agit de soutenir les dictateurs et de renforcer leurs capacités de sécurité et de surveillance pour renforcer une stabilité imaginaire censée éviter débordements migratoires et l’expansion du terrorisme.
De nombreuses voix se sont élevées ces derniers mois pour demander à l’Europe de faire preuve de « réalisme politique » en Syrie et de la sommer à s’engager dans le processus souhaité par la Russie, première responsable des destructions actuelles et qui cherche aujourd’hui à impliquer l’Europe et les pays du Golfe dans le processus de « reconstruction ». Du « déjà-vu » pour Bruxelles, à qui la Russie ne propose pas le moindre rôle politique, et qui a déjà dépensé des millions pour reconstruire Gaza après chaque destruction massive causée par les forces israéliennes selon une règle bien connue : Pay and don’t play (« payez et ne jouez aucun rôle »). Plusieurs capitales européennes évaluent déjà les besoins, s’empressant de renouer avec la « mafia » syrienne au pouvoir afin se réserver une place de choix dans le juteux marché de la reconstruction, avec l’appui du mentor russe. Car même si la stratégie de la « terre brûlée » mise en œuvre par Moscou contre les rebelles a fini par lui faire gagner la bataille militaire, la Russie, dont l’économie est à l’arrêt, ne dépenserait pas la moindre piastre dans la reconstruction de la Syrie.
Inutile de s’attarder sur le choc que représentent pour les Syriens ces discussions sur une prétendue « reconstruction » de leur pays. Neuf ans après aune révolte d’abord pacifique, sous prétexte de laquelle le régime a orchestré un massacre qui a fait 7 millions de réfugiés, un demi-million de morts des dizaines de milliers de disparus et généré des souffrances indicibles, les acteurs régionaux et internationaux se disputent aujourd’hui quant à la manière la plus commode pour eux de satisfaire leurs intérêts. Beaucoup tentent ainsi de prendre possession des ruines plutôt que de s’atteler à l’épineux problème du démantèlement de l’appareil sécuritaire des Assad.
Notes :
[1] À ce sujet, on peut consulter : Michel Seurat, Syrie l’État de barbarie, Paris, Le Seuil, 1989, 330 p.
[2] Cette nouvelle brigade a même un uniforme différent de celui des autres. Ses membres reçoivent un salaire plus élevé afin de réduire le niveau de corruption qui sévit dans l’armée syrienne depuis des décennies.
[4] Il ne faut pas se fier aux chiffres officiels en Syrie. Au 12 mai 2020, le site web du ministère de la santé indique qu’il existe 30 centres de confinement, 13 centres de traitement et 5 laboratoires qui s’occupent de la pandémie, chiffres consultables sur le site du ministère : http://www.moh.gov.sy/
[5] Le confinement très particulier, concrétisé par un couvre-feu de 18 heures à 6 heures du matin et tout au long du week-end, n’a pas tenu pour de nombreuses raisons, notamment à cause des exceptions accordées par les autorités pour des raisons de clientélisme et/ou de corruption. Ainsi, certains quartiers étaient plus contrôlés que d’autres. Les déplacements entre les villes ont été interdits pendant une courte période. Cependant, dans certaines localités où la maladie était plus observée que dans d’autres, comme c’était le cas dans certaines banlieues de la capitale, l’enfermement était plus sévère. La fin du mois de ramadan a poussé la population à ne pas faire grand-chose pour respecter les consignes d’enfermement. Dès la fin du mois d’avril, le retour à la normale a commencé, tout en maintenant le couvre-feu de nuit.
[6] وزير الصحة السوري عن كورونا: الجيش طهّر البلاد من الجراثيم (Le ministre de la Santé syrien à propos du coronavirus : « L’armée a purifié le pays des microbes »), Al Mudun, le 13 mars 2020, consulté sur : https://bit.ly/2FjQGpC
[7] Au 6 juin 2020, les chiffres du ministère de la santé sont de 125 cas (51 le 16 mai), 58 guéris (36 le 16 mai) et 6 décès (3 le 16 mai), cf. Ministère syrien de la Santé : http://www.moh.gov.sy/
[8] Laure Stephan et Madjid Zerrouky, « En Syrie, le régime Assad reste dans le déni malgré la progression du Covid-19 », Le Monde, 29 août 2020, https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/29/en-syrie-le-regime-assad-reste-dans-le-deni-malgre-la-progression-du-covid-19_6050293_3210.html
Pour en savoir plus : COVID-19 en Syrie : une course contre la montre, UOSSM France, consulté sur : https://www.uossm.fr/covid19
[9] Depuis le début de la révolution syrienne en 2011, les hôpitaux ont souvent été pris pour cible par le régime.
[10] Du fait des sanctions contre le régime iranien, l’Iran ne peut plus injecter de devises étrangères sur le marché syrien comme il le faisait auparavant. Les hommes d’affaires proches du régime ont commencé à transférer leur argent en devises étrangères afin de le sortir du pays par crainte de l’application de la loi César par l’administration américaine contre le régime syrien. Depuis le début de l’année 2020, le prix du dollar américain a été multiplié par 60. Enfin, avec la crise qui frappe également le Liban, l’économie syrienne a perdu beaucoup de ses moyens, qui dépendaient auparavant des banques libanaises aujourd’hui presque en faillite.
[11] Malgré les sanctions imposées par l’UE contre le régime syrien, l’aide humanitaire et d’urgence n’a pas été incluse dans ces sanctions. L’UE a déclaré à plusieurs reprises que la santé est exclue de toute sanction. Même si le régime accuse l’UE de le priver de capacité médicale avec les sanctions, la réalité est tout autre. L’aide humanitaire aux Syriens est très importante depuis 2011 : 17 milliards d’euros. La Commission européenne a publié des lignes directrices détaillées sur la manière dont l’aide humanitaire liée à COVID-19 peut être envoyée à la Syrie. Il s’agit d’une série de questions et réponses, qui visent à fournir des conseils pratiques sur la manière de fournir une assistance médicale pour lutter contre la pandémie COVID-19 dans le respect des sanctions de l’UE.
[12] Ainsi, chaque ministre a son homologue dans le comité régional du parti au pouvoir qui prend les vraies décisions.