11/03/2025

Azmi Bishara : « Les Arabes doivent rendre Gaza habitable sans attendre la permission de ceux qui veulent chasser ses habitants »

Entretien - Première partie

Propos recueillis par Rabih Eid
photo Azmi Bishara
© ACRPS, Doha.
Le penseur arabe Azmi Bishara, directeur général du Centre arabe pour la recherche et les études politiques (ACRPS), appelle à un plan arabe d’urgence pour la reconstruction et l’assistance à Gaza, condition essentielle pour permettre à la population de résister et de rester sur place. Dans un entretien accordé à Al-Araby Al-Jadeed, il affirme qu’un tel plan constituerait la réponse la plus concrète aux projets de l’administration Trump visant à expulser les Palestiniens de Gaza. Bishara souligne que Donald Trump ne respecte que les puissants, qu’ils soient alliés ou adversaires, et qu’il a surtout vu la faiblesse du monde arabe face à la guerre d’extermination menée par Israël dans l’enclave. Il met également en garde contre l’extrême droite israélienne au pouvoir, qui ne considère plus l’Autorité palestinienne comme un acteur nécessaire, et insiste sur l’urgence de reconstruire l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de réactiver ses institutions.

Extrait de l’entretien paru en arabe dans Al-Araby Al-Jadeed, le 16 février 2025.

Dans quelle mesure estimez-vous que le président des États-Unis, Donald Trump, est sérieux dans ses déclarations concernant le transfert forcé de la population de Gaza vers l’Égypte, la Jordanie, ainsi que la réalisation de projets touristiques et immobiliers dans la bande de Gaza ? Assisterons-nous bientôt à la concrétisation de ces annonces ? Et quel impact cela aurait-il sur la région ?

Par la guerre d’extermination qu’il a menée, rendant Gaza inhabitable, Israël a posé les bases des idées de Trump. Le transfert forcé de la population apparaît désormais comme une conséquence naturelle, répondant au raisonnement d’un entrepreneur immobilier – seule manière pour le président américain d’interpréter la réalité. Il est d’ailleurs surprenant qu’il affirme lui-même qu’avec cette guerre, Israël a rendu Gaza inhabitable : il s’agit, en réalité, d’un aveu de crime de génocide, puisque la destruction de l’environnement à un point tel qu’il devient impropre à la vie humaine relève des définitions de ce crime.

Aujourd’hui, le principal levier de résistance est un plan global de reconstruction qui, au-delà de restaurer l’habitabilité de Gaza, créerait aussi des emplois.

L’un des traits marquants de l’ère Trump est l’adoption d’une politique brutale et décomplexée, qui repose sur l’affirmation explicite que, pour l’oligarchie des entrepreneurs immobiliers et leurs alliés de la Silicon Valley, la politique n’est rien d’autre qu’un réseau d’intérêts – y compris personnels –, de rapports de force et d’opportunités d’enrichissement. Cela s’accompagne d’un recours assumé au mensonge, d’une indifférence au risque d’être démasqué et de l’instauration de la falsification comme norme politique, imposée à la société comme une habitude à intégrer. Il s’agit d’un langage politique nouveau, que même l’Europe peine à déchiffrer et à gérer. Les déclarations du président américain ne sont pas improvisées ; elles ont été précédées de discussions approfondies. Son gendre, Jared Kushner, avait déjà tenu des propos similaires en 2024. Il est évident que Trump adopte avec conviction les positions de l’extrême droite israélienne, en assimile la terminologie et partage sa vision globale du conflit. Parmi ces idées figure la représentation d’Israël comme un petit État fort et civilisé, entouré de nombreux ennemis arriérés disposant de vastes territoires ; la conviction qu’il n’existe qu’un seul État juif face à vingt-deux États arabes et, par conséquent, la négation de la nécessité d’une entité étatique arabe supplémentaire. Ces clichés et bien d’autres abondent dans les manuels de la propagande sioniste. Cette approche est cohérente avec la vision générale de Trump sur les peuples, les États et les sociétés, qui repose sur l’accommodement avec les riches et les puissants – avec lesquels il est possible de conclure des accords – et sur le mépris envers ceux qui se perçoivent comme opprimés et victimes, mais qu’il considère simplement comme des perdants et des incapables. Par ailleurs, son entourage entretient des liens étroits avec des cercles pro israéliens et adopte la rhétorique de l’extrême droite nationaliste et religieuse sur l’histoire de la Palestine, l’interprétant à travers le prisme du capitalisme immobilier et utilisant une terminologie d’inspiration biblique. Nous étions conscients de la puissance des soutiens israéliens et évangéliques, ainsi que de leur interconnexion, mais nous restons à chaque fois surpris par l’effronterie, l’agressivité et la détermination de cette alliance.

Israël n’a pas atteint ses deux objectifs principaux : libérer les otages et éliminer le mouvement Hamas. Cependant, le peuple palestinien et sa résistance ont fait preuve d’une ténacité extraordinaire. Malgré cela, Gaza a été détruite. 

La majorité des pays arabes a exprimé son rejet de l’initiative de Donald Trump visant à vider la bande de Gaza de sa population et à la transférer ailleurs. Quelles mesures concrètes les États arabes pourraient-ils prendre pour contrer ce projet américain ? Est-il plausible que certains gouvernements arabes collaborent à sa mise en œuvre en encourageant ce qui est qualifié de « migration volontaire » hors du territoire ?

Les déclarations officielles des pays arabes sont attendues et prévisibles. Ce qui est nécessaire, c’est d’adopter des mesures concrètes pour rendre Gaza à nouveau habitable, sans demander l’autorisation de ceux qui veulent la vider de ses habitants. L’action la plus urgente et parfaitement réalisable consiste à déployer rapidement un plan opérationnel incluant une aide directe, des fournitures essentielles, des logements temporaires, une éducation d’urgence et des structures médicales mobiles. Il est essentiel de planifier le déblaiement des décombres, en intégrant le recyclage des matériaux et un programme de reconstruction avec les ressources financières nécessaires. La création d’une agence spéciale dédiée, dotée d’un budget adapté, serait souhaitable. Les prévisions occidentales sur la durée de reconstruction sont souvent exagérées. Aujourd’hui, le principal levier de résistance est un plan global de reconstruction qui, au-delà de restaurer l’habitabilité de Gaza, créerait aussi des emplois.

Ce projet ne menacera pas les intérêts des États arabes alliés des États-Unis, car Trump ne respecte que la force, qu’elle vienne d’alliés ou d’adversaires. Il suffit de voir comment il traite l’Europe et la Russie : il a offert à Poutine des succès stratégiques en Ukraine avant même de négocier, simplement en raison de la détermination du dirigeant russe à poursuivre son offensive malgré les sanctions et l’isolement international, tandis que l’Europe, hésitante, restait dépendante des États-Unis pour sa défense. La faiblesse affichée par les pays arabes pendant la guerre à Gaza – notamment leur dépendance apparente à Israël pour contrer l’Iran et réprimer la résistance palestinienne – a conduit Trump à les sous-estimer. Adopter une posture de force et de détermination pourrait donc l’amener à revoir sa stratégie. Les États arabes n’ont tiré aucun bénéfice des « victoires » d’Israël contre l’axe iranien ; au contraire, Israël s’est renforcé et joue un rôle encore plus central dans la stratégie américaine. Malgré leurs divisions et la nature de leurs régimes, les pays arabes doivent plus que jamais afficher leur force, alors que le monde se reconfigure autour de nouveaux rapports de puissance.

L’attitude de faiblesse affichée par les pays arabes pendant la guerre à Gaza a conduit Trump à les sous-estimer.

Les déclarations de Trump sur Gaza ont suscité un large rejet international, même de la part de pays alliés des États-Unis et d’Israël. Parmi ceux-ci, l’Allemagne – qui s’était tue face aux crimes de génocide et avait soutenu Israël avec des livraisons d’armements – a affirmé que le plan de transfert forcé de la population palestinienne était contraire au droit international. Quel poids ces positions ont-elles face à la volonté de Trump de s’approprier d’autres régions du monde et d’imposer des tarifs douaniers élevés sur les produits en provenance de divers pays ?

Ces prises de position peuvent être mises à profit, car certaines émanent d’États qui s’opposent fermement à Trump sur d’autres questions stratégiques majeures pour eux, comme le conflit en Ukraine et la gestion de l’OTAN. Personne n’ira jusqu’à dénoncer les violations du droit international par Trump – un point qui n’intéresse véritablement personne, ces pays restant silencieux lorsque leurs propres intérêts ne sont pas en jeu. Cependant, ces déclarations alimentent les tensions avec l’administration Trump sur d’autres sujets, ce qui pourrait permettre aux pays arabes de tisser des alliances, même temporaires, contre les projets de transfert forcé des Palestiniens et l’expansion de l’influence israélienne dans la région.

Les déclarations de Trump semblent donner un coup d’avance à l’Autorité palestinienne, qui aspire à gouverner la bande de Gaza dans le soi-disant « jour d’après » la guerre. Quel sera l’avenir des relations entre l’Autorité palestinienne et l’administration américaine, dont on devine les intentions dès les deux premières semaines du mandat de Trump ?

Ce n’est pas le premier coup, et ce ne sera pas le dernier. Je ne sais pas dans quelle réalité vit l’Autorité palestinienne.

Comment évaluez-vous l’accord de cessez-le-feu à la lumière des dynamiques qui ont émergé après sa conclusion, en particulier en ce qui concerne son application, le respect des engagements, les échanges de prisonniers et de détenus israéliens, ainsi que l’apparition des combattants du Hamas, en grand nombre et avec un tel niveau d’organisation ? Cela, alors que les déclarations israéliennes continuent d’évoquer la possibilité de reprendre le conflit ?

Il est vrai qu’Israël n’a pas atteint ses objectifs, à savoir la libération des otages et l’élimination du Hamas. De plus, le peuple palestinien et sa résistance ont fait preuve d’une résilience extraordinaire. Cependant, Israël a détruit la bande de Gaza et a modifié les équilibres de pouvoir dans la région par le biais de cette guerre et du conflit au Liban. Il est difficile de prévoir l’avenir du cessez-le-feu si les pays arabes ne lancent pas immédiatement un plan de reconstruction et d’assistance humanitaire à grande échelle, comme je l’ai dit tout à l’heure, par le point de passage de Rafah. De plus, si ces pays ne modifient pas leur attitude durant le conflit, ils continueront d’être méprisés par l’administration américaine et Israël, comme cela a déjà été le cas. Il serait souhaitable que les gouvernements arabes envoient un avertissement clair au gouvernement de Netanyahu, en le mettant en garde contre le risque d’un retour à la guerre.

En ce qui concerne la mise en scène de la remise des otages par le Hamas, elle a d’abord démontré sa survie et l’échec d’Israël à le détruire complètement. Le message a été reçu. Mais, je crois que la répétition de ces manifestations et leur diffusion en direct sont contre-productives, car elles risquent de provoquer de nouvelles tensions qu’il est souhaitable d’éviter.

Comment interprétez-vous l’attaque en cours de l’armée d’occupation israélienne en Cisjordanie ?

Les forces d’occupation ont profité de la guerre à Gaza pour mettre en œuvre des plans préexistants visant à étendre les colonies et à démembrer la Cisjordanie, en préparation à l’annexion de blocs de colonies et de zones dans la vallée du Jourdain. Elles exécutent ainsi des ordres différés pour démolir des maisons, confisquer des terres et expulser les Bédouins. De plus, elles cherchent à détruire les foyers de résistance, en réduisant le rôle de l’Autorité palestinienne, qui se limite désormais à garantir la sécurité israélienne, suivant les demandes israéliennes. Telle est la position du gouvernement israélien actuel, qui ne voit pas la nécessité d’une Autorité palestinienne et s’oppose à toute autorité palestinienne unifiée. On peut observer que certains points de ce qui a été appelé « le Deal du siècle » sont mis en œuvre unilatéralement, sans concéder quoi que ce soit à la partie palestinienne.

Le nouveau contexte, après la guerre d’anéantissement et avec l’agression en Cisjordanie, impose le début d’un renouveau de l’Organisation de libération de la Palestine, en activant ses institutions.

Il ne fait aucun doute que les mesures de restriction de la vie des citoyens palestiniens incluent implicitement l’encouragement à l’émigration depuis la Cisjordanie, en rendant la vie là-bas insupportable.

Pourquoi la division palestinienne persiste-t-elle malgré tout ce qui se passe pour la cause palestinienne, notamment après les horreurs de la guerre d’anéantissement à Gaza ? Est-ce uniquement une question de volontés politiques, ou est-ce parce que les intérêts politiques des deux principales factions ne peuvent converger ?

C’est un problème chronique qui a acquis une dynamique propre, séparée de ses causes historiques. Ce n’est pas un hasard si les accords de réconciliation signés ne sont jamais appliqués. Il n’y a pas de volonté réelle, ni de véritables intérêts, ou alors il existe des interprétations contradictoires des intérêts, dont certaines découlent, malheureusement, de circonstances personnelles et des positions des acteurs impliqués dans le pouvoir. L’Autorité palestinienne n’est pas un État souverain, mais elle veut monopoliser l’usage des armes sous occupation, et n’accepte pas l’intégration des forces politiques de résistance au sein de l’Autorité ou de l’Organisation de libération de la Palestine. Elle rejette également la présence de forces d’opposition, insistant sur la coordination sécuritaire avec l’occupation, car son existence est étroitement liée à cette coordination. Elle refuse de reconnaître l’échec du processus d’Oslo et d’en tirer les conséquences. Elle a marginalisé l’Organisation de libération de la Palestine, comme si la phase de libération était terminée et que le droit à l’autodétermination avait été atteint, commençant ainsi à marginaliser aussi les mouvements politiques sur lesquels elle repose, comme le mouvement Fatah, se limitant à l’institution de la présidence, à ses fonctionnaires et aux appareils de sécurité. De l’autre côté, on a le Hamas qui désire l’unité dans le cadre d’une autorité liée aux accords d’Oslo, qui incluent la coordination sécuritaire, mais pas seulement dans le cadre de l’Organisation de libération de la Palestine (elle-même liée à ces accords, bien qu’elle ne soit pas chargée de les appliquer). Cependant, il n’a pas suffisamment évalué les implications de cette position sur la stratégie de résistance. Est-il prêt à revoir cette position et à ne pas prendre de décisions unilatérales qui pourraient affecter l’autorité à laquelle il participe, quelle que soit la nature de cette dernière ? Je ne sais pas. Il y a des aspects qui méritent une nouvelle évaluation, et je crois qu’il y a une certaine volonté en ce sens. Par exemple, quel est l’impact politique de l’émergence de groupes armés de jeunes dans les camps de Cisjordanie ? L’action armée, sous occupation, ne devrait-elle pas rester totalement secrète ? L’exhibitionnisme ostentatoire de la force vaut-il vraiment le prix qu’il fait payer ?

Je ne sais dans quelle réalité vit l’Autorité palestinienne.

Je crois que la nouvelle situation, après la guerre d’anéantissement et avec l’agression en cours en Cisjordanie, impose le début d’une renaissance de l’Organisation, en activant ses institutions et en intégrant les mouvements du Hamas, du Jihad et les forces de la société palestinienne. De plus, il faudrait tirer parti de la reconnaissance morale mondiale d’un État palestinien. Quoi qu’il en soit, nous sommes face à une nouvelle phase. Ce qui a été appelé « la solution politique » entre l’Autorité palestinienne et Israël est terminé, elle n’existe plus et il a été démontré qu’elle ne conduit à aucune solution, juste ou injuste, pour la cause palestinienne. Il est temps d’affronter les plans d’annexion et de déportation.

Dans quelle mesure Israël a-t-il imposé un contrôle sur les Palestiniens vivant sur les terres de 1948 ? Comment ce contrôle se manifeste-t-il, notamment à travers la répression croissante et la liberté d’action donnée aux groupes criminels dans l’espace public ? Enfin, quels moyens les Palestiniens de l’intérieur ont-ils pour faire face à cette situation ?

Je crois qu’Israël a largement réussi, pendant la guerre sur Gaza, à mettre en œuvre une politique d’intimidation, en revenant à des politiques de citoyenneté conditionnée politiquement. Parallèlement, elle a distrait la société arabe interne avec cette question du crime organisé, que je considère désormais comme une politique officielle israélienne, mise en œuvre dans un contexte social favorable, résultant des distorsions de l’« israélisation », des changements sociaux et démographiques. Des changements qui proviennent surtout de la naissance de localités surpeuplées, qui ne sont plus des villages, mais ne sont pas pour autant des villes, si ce n’est par le nom, et qui sont en quelque sorte des périphéries des villes juives. Ces périphéries sont dépourvues tant d’économie que d’opportunités de travail d’une part, que d’un espace public de l’autre. J’ai déjà écrit à ce sujet dans une phase antérieure. La question est complexe, car il s’agit d’une société qui a traversé un processus de modernisation rapide, qui a affaibli les structures traditionnelles et ses valeurs, sans être remplacée par des institutions nationales modernes capables d’imposer de nouvelles normes et valeurs sociales. Les institutions politiques, légales et économiques existantes sont israéliennes, la participation des Arabes reste à la marge de ces structures. De plus, une société de consumérisme excessif s’est développée, dans laquelle les gens rivalisent pour l’apparence, alors qu’ils vivent dans des quartiers pauvres. Certains sont prêts à s’endetter à des taux d’intérêt pour pouvoir soutenir cette compétition, satisfaire des besoins illusoires comme voyager plusieurs fois par an à l’étranger, posséder un certain type de voiture ou s’adonner à des fêtes familiales tapageuses, entre autres choses. L’endettement avec des taux d’intérêt excessif représente une source importante de financement pour les bandes de crime organisé. Celles-ci ont commencé à se structurer publiquement, en entrant dans des secteurs légitimes comme les autorités locales et les marchés publics dans les services et d’autres domaines.

La coalition gouvernementale actuelle en Israël s’oppose à l’existence d’une quelconque autorité palestinienne unifiée.

Les Palestiniens ne disposent pas d’institutions nationales solides capables de faire face aux bandes criminelles par la force, et il est donc nécessaire d’exercer une pression sur la police afin qu’elle assume pleinement son rôle. Cependant, à long terme, il est impossible de lutter contre la criminalité sans aborder les questions que j’ai soulevées, liées à la construction d’institutions nationales influentes et à la promotion d’une culture nationale dominante. Il existe une expérience et un patrimoine de lutte nationale, une génération jeune et consciente, ainsi que de larges segments de la population instruits, ce qui rend la mission possible, bien que difficile.

Vous avez déclaré dans votre discours inaugural lors du Troisième Forum sur la Palestine, à la fin du mois de janvier, que vous voyez « un tunnel sombre sans fin », en vous référant à la question palestinienne. Peut-on espérer une lumière au bout ? Et laquelle ?

Il n’y a pas de lumière au bout du tunnel : elle doit être allumée par l’action des protagonistes et par une révision des stratégies qui, jusqu’ici, n’ont fait que mener d’un tunnel à un autre, d’un labyrinthe à l’autre. Il ne faut pas s’obstiner sur une voie qui a déjà prouvé qu’elle ne conduit pas à une issue, ni attendre un salut providentiel dicté par l’histoire.