07/10/2024

Comprendre les causes du sous-développement du monde arabo-musulman

Entretien réalisé avec Ahmet T. Kuru

Propos recueillis par Isabel Ruck
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Entretien réalisé avec Ahmet Kuru, auteur du livre Islam, Authoritarianism, and Underdevelopment (Cambridge University Press, 2019). La version française du livre est parue aux éditions Fenêtres en 2024.

 

L’ouvrage d’Ahmet T. Kuru, Islam, autoritarisme et sous-développement : une comparaison mondiale et historique, présente une analyse critique des facteurs historiques et structurels qui ont contribué à l’autoritarisme politique et à la stagnation socio-économique dans de nombreuses sociétés à majorité musulmane. Kuru remet en question les discours dominants qui imputent le sous-développement de la région à des forces extérieures, telles que le colonialisme, ou à un déterminisme culturel. Il soutient, au contraire, que l’origine de l’autoritarisme contemporain  remonte à l’alliance entre les érudits religieux et les dirigeants politiques, qui a étouffé la diversité intellectuelle et l’innovation économique progressivement après le XIe siècle.

Durant l’« âge d’or » de la civilisation islamique, la séparation entre les élites politiques et religieuses a favorisé la recherche philosophique et la croissance économique. En établissant des comparaisons entre le monde musulman et l’Europe occidentale, M. Kuru souligne le rôle essentiel de l’autonomie institutionnelle et du pluralisme intellectuel dans le développement à long terme.

Mais comment les pays à majorité musulmane peuvent-ils aujourd’hui surmonter l’héritage bien ancré de l’autoritarisme et de la stagnation intellectuelle, et quel rôle les réformes religieuses, politiques et économiques jouent-elles dans la promotion d’une nouvelle ère de développement ? Comment cette étude peut-elle mieux contribuer à la compréhension du sous-développement dans le monde arabo-musulman ? Nous avons posé ces questions à Ahmet Kuru, professeur de sciences politiques à l’université d’État de San Diego et directeur du Centre d’études islamiques et arabes.

 

I.R. : Comment expliquez-vous l’évolution des sociétés musulmanes vers des systèmes politiques autoritaires, et en quoi cette explication diffère-t-elle des approches culturalistes ou orientalistes classiques ?

Aujourd’hui, il existe 50 pays à majorité musulmane. Parmi eux, seuls cinq sont gouvernés par des démocraties électorales, tandis que les autres sont sous des régimes autoritaires. La plupart de ces pays affichent également un faible niveau de développement socio-économique, mesuré par le nombre moyen d’années de scolarité, la production scientifique, et le PIB par habitant (en excluant les revenus pétroliers). De nombreux chercheurs orientalistes, tels que Bernard Lewis, attribuent ces problèmes à l’Islam ou à la culture arabe/musulmane. Mon ouvrage réfute cette approche réductrice en démontrant que l’islam a, au contraire, été un moteur d’une civilisation florissante entre le VIIIe et le XIe siècle. Durant cette période, les musulmans ont collaboré avec les non-musulmans de leurs sociétés, assimilé les sciences des civilisations anciennes, et apporté des contributions majeures aux sciences et à l’économie.

Une autre manière de déconstruire cet argument culturaliste est de souligner la diversité des interprétations de l’islam par les musulmans et la pluralité de leurs cultures à travers le monde aujourd’hui.

Mon ouvrage met en lumière le fait que l’autoritarisme et le sous-développement ne sont pas simplement des conséquences d’idéologies, également étroitement liés aux dynamiques de classe.. Le livre explore les interactions entre les classes politiques, religieuses, économiques et intellectuelles. Il explique notamment l’existence d’un certain degré de séparation entre les califes omeyyades/abbassides et les oulémas durant l’âge d’or de la civilisation musulmane, du VIIIe au XIe siècle.

À cette époque, les principaux oulémas, tels qu’Abu Hanifa, l’imam Malik, l’imam Shafi’i et Ibn Hanbal, refusaient d’être sous l’emprise des autorités politiques et rejetaient leurs rémunérations. Abu Hanifa, par exemple, était marchand de soie, tandis qu’Ibn Hanbal travaillait dans l’industrie textile — deux exemples bien connus de la séparation entre les oulémas et l’État. Une étude universitaire portant sur 3 900, couvrant la période entre 800 et 1050, a révélé que plus de 90 % d’entre euxétaient financés par des revenus privés, et moins de 10 % par les autorités politiques. Ces analyses, présentées dans mon livre, déconstruisent le cliché orientaliste selon lequel il n’y aurait pas de séparation entre religion et État dans l’histoire de l’islam.

 

I.R. : Dans quelle mesure le rôle historique des classes intellectuelles et économiques (savants et marchands) a-t-il influencé l’âge d’or des musulmans dans les domaines scientifique et économique ? Quelles sont les implications de cette analyse pour mieux comprendre l’’émergence de l’autoritarisme contemporain dans le monde musulman ?

Les érudits indépendants et les entrepreneurs économiques ont joué un rôle central dans l’âge d’or musulman, entre le VIIIe et le XIe siècle. Parmi ces érudits, on retrouve des figures religieuses comme Abu Hanifa, ainsi que des polymathes tels que Khwarizmi, Ibn Sina et Biruni, qui ont apporté des contributions majeures à la philosophie, aux mathématiques, à la médecine, à l’optique, et à de nombreux autres domaines scientifiques. Durant cette période, les marchands musulmans pratiquaient  le commerce intercontinental et ont développé des institutions financières novatrices, telles que les chèques et les lettres de change.

Cette époque a également été marquée par une croissance agricole significative, avec l’introduction de nouvelles cultures que les musulmans ont ensuite enseignées à l’Europe. Plusieurs chercheurs occidentaux ont souligné que le capitalisme moderne doit beaucoup aux innovations financières des premiers musulmans. Fernand Braudel, par exemple, affirme que « tout ce qui est importé dans le capitalisme occidental vient de l’islam ». De plus, ce sont les musulmans qui ont transmis aux Européens de l’Ouest ont appris à fabriquer du papier.

Cependant, après le XIe siècle, une alliance entre les oulémas et l’État militaire s’est formée. Cette alliance a progressivement marginalisé les marchands et les philosophes dans les sociétés musulmanes au cours des siècles suivants. Aujourd’hui encore, cette alliance reste l’une des principales causes de la stagnation scientifique et économique, ainsi que de la persistance des régimes autoritaires dans de nombreux pays musulmans, tels que l’Iran, l’Égypte et l’Arabie saoudite.

 

I.R. : Pourquoi estimez-vous que le sous-développement des pays à majorité musulmane est davantage lié à des facteurs internes (comme la structure étatique) plutôt qu’à des facteurs externes (comme le colonialisme, les interventions étrangères) ?

Le colonialisme occidental a indéniablement causé de graves préjudices aux sociétés musulmanes et non musulmanes pendant des siècles. dans mon livre, j’ai évoquéles effets néfastes du colonialisme, notamment les massacres et l’esclavage. Cependant, j’ai choisi de me concentrer sur les problèmes internes des sociétés musulmanes, plutôt que sur les agressions extérieures, et ce pour trois raisons principales.

Premièrement, la stagnation scientifique et économique du monde musulman a commencé bien avant l’arrivée du colonialisme européen. Par exemple, l’Empire ottoman, bien que militairement supérieur aux Européens jusqu’à la fin du XVIIe siècle, a produit beaucoup moins de réalisations scientifiques et économiques que les sociétés musulmanes du VIIIe au XIe siècle.

Deuxièmement, de nombreux pays postcoloniaux, notamment en Asie de l’Est et en Amérique latine, ont réussi à atteindre un développement socio-économique et une démocratisation que beaucoup de pays musulmans n’ont pas su réaliser. Cela prouve que l’héritage colonial, bien que lourd, ne condamne pas nécessairement ces pays à l’échec sur ces fronts.

Enfin, se concentrer principalement sur le colonialisme occidental et d’autres facteurs internationaux comme principales causes du sous-développement risquerait de détourner l’attention des problèmes idéologiques et institutionnels internes que doivent affronter les pays musulmans. Ces sociétés doivent s’attaquer à leurs propres faiblesses si elles veulent connaître une renaissance future.

I.R. : Dans votre ouvrage, il y a une forte dimension comparative entre l’histoire du monde musulman avec celle de l’Europe. Quels sont les points communs et les différences majeures entre ces trajectoires historiques ? En quoi ces comparaisons sont-elles utiles pour comprendre les phénomènes de développement et de modernisation ?

Mon livre explore les divergences historiques entre les relations de classe dans le monde musulman et en Europe occidentale. Alors que les sociétés musulmanes bénéficiaient d’une certaine séparation entre la religion et l’État, les sociétés d’Europe occidentale étaient caractérisées par une alliance étroite entre l’aristocratie militaire et l’Église catholique. Contrairement au monde musulman, l’Europe occidentale ne possédait ni une classe marchande dynamique, ni une classe savante productive. Elle ne disposait ni de ville comparable à Bagdad, ni de penseur du calibre d’Ibn Sina.

Au fil des siècles, un renversement des relations de classe s’est opéré dans les deux régions. L’Europe a progressivement institutionnalisé la séparation entre l’Église et l’État, ouvert des universités et vu émerger une classe bourgeoise dynamique. Ces transformations ont conduit à la Renaissance et à d’autres processus de développement à partir du XIIe siècle. Le monde musulman, en revanche, a emprunté une trajectoire inverse en raison de diverses raisons économiques, politiques, militaires et religieuses.

Entre le XVe et le XVIIIe siècle, les pays européens ont exploité avec succès trois innovations qu’ils avaient apprises de la Chine : l’imprimerie, la boussole nautique et la poudre à canon. À cette époque, les trois grands empires musulmans — les Ottomans, les Safavides et les Moghols — étaient militairement puissants, mais scientifiquement stagnants. Parmi ces trois innovations, ils n’ont pleinement adopté que la poudre à canon, tandis que leur adoption tardive de l’imprimerie a représenté une erreur stratégique majeure. En effet, la première presse d’imprimerie musulmane n’a vu le jour que 274 ans après celle de Gutenberg !

Plutôt que de chercher des excuses pour ces erreurs du passé, il est essentiel d’en tirer des leçons pour éviter de les reproduire à l’avenir.

 

I.R. : Vous soulignez l’importance du « système militaro-religieux » dans les sociétés musulmanes depuis le XIe siècle. Quelle est la nature de ce système et comment a-t-il contribué à l’autoritarisme et à la stagnation économique, selon vous ? Y a-t-il des contre-exemples historiques ou actuels qui pourraient nuancer cette thèse ?

Ce que je désigne par « l’alliance entre les oulémas et l’État » est un partenariat symbiotique entre les oulémas, les érudits de l’islam, et l’État, particulièrement l’État militaire. Cette alliance a émergé au milieu du XIe siècle en Asie centrale, en Iran et en Irak, sous l’empire seldjoukide, avant de s’étendre à l’ensemble du monde musulman, notamment sous les Ottomans sunnites et les Safavides chiites.

Le principal problème de cette alliance réside dans la marginalisation des entrepreneurs économiques et des philosophes dans le monde musulman. Elle a aussi réprimé les voix critiques, tant religieuses que politiques, en les accusant d’apostasie ou de blasphème.

En Turquie, certains lecteurs m’ont mentionné la période de succès militaire de l’Empire ottoman entre le XIVe et le XVIIe siècle comme un contre-exemple à mon argument. Je reconnais les réalisations géopolitiques et militaires des Ottomans. De plus, leur « système de millet » faisait preuve de plus de tolérance envers la diversité religieuse et ethnique que leurs homologues européens durant cette période. Néanmoins, ces réussites ne changent rien au fait que les marchands et les philosophes étaient marginalisés dans le système ottoman.

Un autre contre-exemple souvent évoqué concerne le monde chrétien. Certains admettent que les alliances entre le clergé et l’État ont causé des problèmes majeurs dans des pays catholiques comme la France et l’Espagne, mais ils soutiennent que ces alliances n’ont pas entravé le développement des nations protestantes comme celles de Scandinavie. À cela, je réponds en deux points. Premièrement, dans la plupart des pays occidentaux, la bourgeoisie et les classes intellectuelles sont devenues   plus influentes que le clergé, ou du moins aussi influentes, à l’époque moderne. Ainsi, le clergé n’a pas pu marginaliser ces classes dans les sociétés occidentales, qu’il y ait ou non une Église établie. Deuxièmement, même dans les pays protestants, la démocratie n’a pu   être protégée qu’à travers certains principes constitutionnels. Aux États-Unis, par exemple, le Premier Amendement de la Constitution, qui interdit l’établissement d’une religion officielle, est essentiel. Aujourd’hui, la démocratie américaine traverse une crise, et l’un des facteurs en est l’activisme illibéral de certains évangéliques protestants. Une alliance entre le clergé et l’État affaiblirait certainement la démocratie en Amérique.

I.R. : L’un des arguments centraux de votre livre est que l’âge d’or des musulmans (VIIIe-XIe siècles) a été marqué par une relative autonomie des élites intellectuelles et économiques. Comment ce modèle s’est-il effondré, et quelles leçons en tirer pour les sociétés musulmanes contemporaines ?

L’âge d’or musulman s’est achevé à la suite de multiples crises environnementales, économiques, politiques, militaires et religieuses. Au cœur de ces crises se trouvait l’évolution des rapports de classe. Après le XIe siècle, les classes économiques et scientifiques se sont affaiblies, tandis que l’alliance entre les oulémas et l’État a pris de l’ampleur. L’une des raisons de cette évolution est que ni la bourgeoisie ni les scientifiques n’étaient institutionnellement organisés dans le monde musulman. En revanche, au cours des siècles suivants, en Europe, ces classes se sont solidement organisées. La bourgeoisie a fondé des guildes pour asseoir son pouvoir économique et des parlements pour obtenir une influence politique. Dans le monde musulman, la bourgeoisie n’a ni constitué de corporations ni créé de parlements.

Par ailleurs, en Europe, les scientifiques se sont regroupés autour d’universités et de sociétés savantes, ce qui a renforcé leur influence et leur production intellectuelle. Dans le monde musulman, les scientifiques n’ont pas bénéficié d’une telle organisation institutionnelle.

L’importance de l’institutionnalisation est probablement  la principale leçon à retenir pour l’avenir des entrepreneurs économiques et des scientifiques dans le monde musulman.

I.R. : Selon vous, comment la relation entre l’islam et le pouvoir politique a-t-elle évolué au fil des siècles ? Quel rôle les institutions religieuses ont-elles joué dans cette dynamique, et en quoi cela diffère-t-il de l’histoire chrétienne en Europe ?

Comme je l’ai mentionné dans la première question, je critique fortement le cliché selon lequel l’islam ne permet pas la séparation entre les autorités religieuses et politiques, tandis que le christianisme favoriserait cette séparation. Il est intéressant de noter que ce stéréotype est partagé aussi bien par les islamophobes que par les islamistes. En réalité, les premiers siècles de l’histoire islamique ont vu une séparation claire entre les autorités politiques et religieuses. En revanche, les débuts de l’histoire catholique ont été marqués par une forte alliance entre ces deux pouvoirs.

Même au cours des siècles suivants, des débats et des luttes sur les relations entre l’Église et l’État ont perduré dans les pays catholiques et protestants. Par ailleurs, dans les pays chrétiens orthodoxes, comme la Russie, il n’existe pas de véritable séparation entre l’Église et l’État.

I.R. : Quels sont les principaux obstacles à la démocratisation des pays à majorité musulmane aujourd’hui ? Quelle importance accordez-vous aux facteurs religieux par rapport aux facteurs économiques ou institutionnels ?

Les facteurs immatériels, tels que les religions et les idéologies, ainsi que les facteurs matériels, comme les ressources économiques, jouent tous deux un rôle crucial dans la démocratisation. Par exemple, les revenus pétroliers ont freiné la démocratisation dans de nombreux pays à travers le monde. Étant donné que les pays à majorité musulmane détiennent 60 % des réserves pétrolières mondiales, le pétrole a constitué un obstacle à la démocratie dans le monde musulman plus que dans toute autre région du globe.

I.R. : Vous affirmez que l’islam en tant que religion n’est pas intrinsèquement lié à l’autoritarisme ou au sous-développement. Quels exemples historiques ou contemporains utilisez-vous pour défendre cette idée, et comment peut-on les interpréter à la lumière des débats actuels sur la place de l’islam dans le monde moderne ?

Toutes les religions sont sujettes à des interprétations. Les données historiques et contemporaines présentées dans mon livre montrent qu’il est réducteur d’attribuer à l’islam la responsabilité des faibles niveaux de démocratie et de développement dans les sociétés musulmanes. L’islam peut être interprété de manière à soutenir la démocratie ou, au contraire, l’autoritarisme. Les conditions matérielles, telles que les guerres et les occupations, influencent également ces interprétations. Prenons l’exemple de l’Afghanistan, qui a subi l’invasion soviétique, une guerre civile et l’invasion américaine au cours des cinquante dernières années. Dans de telles circonstances, peut-on réellement s’attendre à voir émerger une interprétation progressiste de l’islam en Afghanistan ?

I.R. : Quelles réformes ou solutions proposez-vous pour sortir de l’impasse autoritaire et du sous-développement dans les pays musulmans ? Quelle est la viabilité de ses propositions à court et à long terme, et quelles forces politiques ou sociales pourraient les soutenir ou s’y opposer ?

Les musulmans ont le potentiel pour accomplir une nouvelle Renaissance. Il est essentiel d’adopter une ouverture d’esprit, de valoriser la diversité et de favoriser la créativité. Nous devons mettre en place  des systèmes méritocratiques, compétitifs et dynamiques. Cette recommandation ne vise pas à promouvoir un modèle occidental, mais s’inspire plutôt de l’histoire des premiers musulmans, qui constitue un exemple inspirant pour la construction de sociétés démocratiques et développées.

I.R. : Vous avez prévu une série de conférences autour de votre livre en France et en Belgique du 6 au 11 octobre 2024. En quoi l’édition française est-elle pertinente pour les débats autour de l’islam en France et la question de l’intégration des immigrés musulmans  en Europe ?

Mon premier livre était une analyse comparative de la laïcité en France, aux États-Unis et en Turquie. La France occupe également une place centrale dans mon nouvel ouvrage, en raison de son rôle majeur dans l’histoire européenne. Je suis ravi que ce livre soit traduit en français, et j’ai décidé d’organiser une tournée en France et en Belgique. La traduction française de mon livre a déjà suscité l’intérêt des lecteurs francophones dans d’autres pays, notamment au Sénégal.

De la couverture au contenu, mon livre met en avant les liens culturels étroits qui existent entre les sociétés musulmanes et celles d’Europe occidentale. La couverture représente trois philosophes réunis : un penseur grec ancien, un philosophe musulman médiéval et un intellectuel européen moderne. L’ouvrage insiste sur la manière dont les musulmans ont transmis aux Européens la philosophie grecque, les mathématiques indiennes, la fabrication du papier chinois et des techniques agricoles africaines. Les musulmans ont ainsi exercé une influence culturelle positive sur l’Europe à la fin du Moyen Âge et au début de l’ère moderne. Cette perspective encourage une vision optimiste de l’intégration des minorités musulmanes en France et dans d’autres pays européens.