Une des rares biographies de Palestiniens du XIX^e siècle, ce livre rassemble les mémoires écrites par Kostiantyn Asaad Sikali, dans lesquelles il consigne les événements de la période s’étendant entre les années 1861 et 1925.

L’Arab Center for Research and Policy Studies (Centre arabe, Doha) a publié un volumineux ouvrage intitulé D’Acre au Texas : mémoires de Kostiantyn Asaad Sikali (1861-1925), présenté et commenté par le chercheur Tayseer Khalaf. Ce livre rassemble les mémoires d’un fervent chrétien palestinien qui a vécu à une époque charnière, celle des réformes Tanzimat (1839-1877) qui visaient à moderniser les lois et ses mœurs de l’Empire ottoman. Sikali connaît ensuite l’expérience de l’exil aux États-Unis où une communauté d’immigrés du levant s’installera peu à peu.

Dans ces mémoires, Sikali évoque la vie de sa famille, son parcours personnel, ses succès, puis son émigration vers les États-Unis. Il dresse aussi un tableau de la vie des chrétiens durant cette période en évoquant ses préoccupations personnelles et en donnant quelques avis sur la politique et la société. Il fait ainsi part des discussions et débats en cours sur les associations, les lois de transition et les relations arabo-ottomanes.

Sikali décrit la situation générale du vilayet de Syrie et de la Galilée palestinienne, en se concentrant plus particulièrement sur la ville d’Acre. Il mentionne en détail les postes administratifs importants qu’a occupés la deuxième génération de sa famille après la promulgation des réformes administratives ottomanes de 1864, car ils travaillaient comme traducteurs et fonctionnaires, dans différents bureaux administratifs ou consulats étrangers. Il détaille certains projets, tels que : la formation de l’équipe ottomane de courses de chevaux, sa participation à l’Exposition universelle de Chicago de 1893 (nommée également Exposition colombienne de Chicago), ou encore sa mission pour la compagnie Al-Razi à Tripoli, au Levant. Il ne néglige pas de noter les intérêts de cette génération de sa famille pour le travail culturel et civil.

Une partie de ces mémoires aborde également les circonstances de l’immigration arabe chrétienne en Amérique à la fin du XIX^e siècle et au début du XX^e siècle. Au-delà de l’expérience personnelle, Sikali décrit la situation sociale et économique générale des exilés outre-Atlantique durant cette période.

Le livre compte 248 pages, comprenant une bibliographie et un index général.