5 questions à Enzo Traverso
De l’usage politique de la mémoire collective de l’Holocauste
Commémorer l’Holocauste est l’occasion de rappeler à la mémoire collective les six millions de victimes, majoritairement juives, de l’oppression nazie. Si la commémoration de cette mémoire invite à réfléchir aux idéologies et aux actions qui conduisent aux génocides ou à des crimes contre l’humanité, elle nous invite aussi à réfléchir de manière critique à son détournement à des fins politiques. Parce qu’elle fait appel aux émotions plutôt qu’à la raison, la mobilisation de la mémoire par des politiques s’avère une stratégie intéressante à analyser.
Dans cet entretien, l’historien italien Enzo Traverso, spécialiste du totalitarisme et des politiques de la mémoires, revient pour nous sur les effets dévastateurs de cette instrumentalisation politique de la mémoire de l’Holocauste à l’aune du conflit israélo-palestinien.
Biographie
Enzo Traverso est professeur de sciences humaines à Cornell University à New York. Il a enseigné les sciences politiques à l’Université de Picardie Jules Verne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages traduits en une quinzaine de langues dont : L’Histoire comme champ de bataille. Interpréter les violences du XXe siècle (2012), La fin de la Modernité juive (2013), La Mélancolie de gauche. La force d’une tradition cachée, XIXe – XXIe siècle (2016) et Révolution. Une histoire culturelle (2022).