5 questions à Joseph Bahout
Qui peut sauver le Liban ?
Depuis la révolution d’octobre 2019, le Liban a amorcé un effondrement financier, économique et social. En défaut de paiement depuis février 2020, le Liban voyait la dette publique dépasser les 150 % du PIB. À cette situation déjà difficile s’ajoute l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 avec des conséquences économiques considérables. Les coûts des dégâts matériels sont chiffrés entre 3,8 et 4,6 milliards de dollars par la Banque mondiale.
Jadis appelé la Suisse d’Orient, le pays du Cèdre est aujourd’hui loin de cette idylle d’antan. La flambée des prix et le chômage généralisé ont plongé des milliers de familles dans une pauvreté multidimensionnelle, selon un récent rapport de l’UNICEF. Un nombre croissant de familles envoient leurs enfants travailler et 15% des ménages ont même dû arrêter l’éducation de leurs enfants.
Cette situation est amplifiée par les multiples impasses politiques depuis plus de sept mois, constat que le nouvel échec des élections présidentielles du mois de juin 2023 vient tristement confirmer. La vacance prolongée à la tête de l’État pénalise les Libanais qui sont en attente des aides internationales pour subvenir à leurs besoins. Face à ces constats, qui peut sauver le Liban ?
Nous avons posé nos questions à Joseph Bahout, directeur de l’Institut Issam Fares à l’Université Américaine de Beyrouth.
Entretien réalisé par Isabel Ruck, responsable de recherche et de coordination scientifique au sein du CAREP Paris, juillet 2023.