Après la chute spectaculaire du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, la Syrie entame une nouvelle phase de transition délicate sous la direction du président intérimaire Ahmed al-Charaa. Une nouvelle séquence s’est ouverte le 5 octobre 2025 avec la tenue des premières élections législatives post-Assad, censées marquer un retour à la légitimité institutionnelle. Mais le pays reste une zone d’influence où les puissances régionales et internationales continuent de dicter l’agenda sécuritaire et économique.
Pour décrypter l’impact réel de ces élections et analyser le rôle marginalisé de la société civile face à la « malédiction séculaire » (Pierre Vermeren, 2025) des ingérences extérieures, nous avons posé cinq questions à Salam Kawakibi, politologue syrien reconnu pour son expertise sur les questions de démocratie et de société civile. Dans cet entretien, il livre son analyse sur l’équilibre précaire d’une « nouvelle Syrie » encore largement sous tutelle.