Les révolutionnaires à l’heure du jeu : La violence et la dérision* dans l’Égypte d’aujourd’hui
Par Hamza Mahfoud – De loin, et assurément en France, depuis que l’armée et le maréchal Sissi ont pris le pouvoir, l’Égypte apparaît surtout comme une source inépuisable de nouvelles tragiques. Lorsqu’ils ne sont pas morts, les révolutionnaires jeunes et attachants du printemps de 2011 sont aujourd’hui en prison ou sur les chemins de l’exil.
La question des prisonniers politiques en Égypte : étendue des violations et périmètre des responsabilités
La mort du l’ex-président élu Mohamed Morsi, décédé en détention le 17 juin 2019, a ramené sur le devant de la scène le dossier des prisonniers politiques. Leur nombre est estimé à plusieurs dizaines de milliers, et les graves violations qu’ils subissent sont probablement la cause du décès non seulement du président Morsi, mais de dizaines d’autres avant lui. Un rapport parle même de centaines de « décès prématurés ».
Amendements proposés à la Constitution égyptienne de 2014 : la consécration de l’autocratie
Les 13 et 14 février 2019, le Parlement égyptien a approuvé à la majorité – par 485 voix favorables, 16 contre et une abstention – l’amendement de la Constitution. Une requête déposée au début du mois par 120 députés de la coalition « Soutien à l’Égypte » demandait la révision de 12 articles de la Constitution de 2014, ainsi que l’abrogation de deux autres et l’introduction de deux nouveaux articles.